Négociations secrètes révélées : Erdogan critique la presse turque
Un article publié à la Une de Hürriyet vendredi 1er mars révélait le contenu d'une rencontre, le 23 février, entre Abdullah Ocalan (responsable du parti indépendiste kurde PKK emprisonné depuis 1999, dont on voit le visage sur le sablier qui fait référence à Wikileaks) et des hommes politiques kurdes du Demokrasi Partisi (BDP, parti pour la paix et la démocratie) élus au parlement.
Ocalan aurait, à cette occasion regretté que les pourparlers trainent en longueur et que le gouvernement veuille imposer ses conditions sans vraiment négocier.
Accusé par l'opposition d'avoir caché ces pourparlers, le Premier ministre Erdogan a vivement critiqué cette publication samedi dernier : "Si c'est ce genre de journalisme que vous voulez faire, nous n'avons pas besoin de votre journalisme. Nous voulons qu'il serve la nation. Toute personne qui sabote ce processus de paix agit contre moi, contre mes amis, contre le gouvernement. Si vous avez ne serait-ce qu'un soupçon d'amour pour votre patrie, vous ne pouvez pas écrire ce genre d'article".
Yusuf Kanli, chroniqueur de Hürriyet a répondu sèchement au Premier ministre lundi :"L'homme qui crie toujours s'énerve à nouveau. Ce n'est pas au Premier ministre de crier en jouant les durs, en essayant de décider ce qui doit être traité par les médias et comment ils doivent le faire".
Hürriyet vendredi 1er mars 2013
De son côté, Ahmet Abakay, président de l'association progressiste des journalistes a publié un communiqué : "Les journaux, les télévisions, ne sont pas des organismes gouvernementaux, ou des institutions dépendant du Premier ministre (...) Près de 80% des médias en Turquie se plient aux pressions officielles, mais pour le Premier ministre, ce n'est pas suffisant, il veut que ce soit 100%"
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous