Exclusions d'écoliers après Newtown (Washington Post)
Dans un article présenté sur deux colonnes, en bas à droite de la une, le Washington Post raconte qu'en Virginie, un enfant de 8 ans a été exclu provisoirement pour avoir pointé son doigt, comme si sa main était un pistolet, sur un de ses camarades de classe qui venait de faire semblant d'utiliser un arc, après un cours sur la culture indienne. Son père dit qu'ils jouaient aux cow-boys et aux indiens, mais le petit garçon a été suspendu pour avoir "menacé de se faire du mal ou ou de blesser quelqu'un d'autre". Pour le Washington Post, cette affaire illustre l'intransigeance grandissante des autorités scolaires au lendemain du massacre de l'école primaire de Sandy Hook (28 morts) à Newtown. Trois jours avant cette affaire, un enfant de 10 ans, a été arrêté dans une autre école de Virginie. Il était accusé d'avoir montré un pistolet en plastique à d'autres élèves dans un bus scolaire, après l'avoir acheté dans un magasin style "tout-à-un-dollar." Judith Browne Dianis, directrice d'une association de défense des droits civils estime qu'il y a un réel effet post-Newtown, qui conduit les écoles à engager des policiers privés, et à durcir la discipline, tandis que l'on voit une augmentation significative d'incidents où les réglements sont mis en oeuvre en dépit du bon sens. Les parents prennent ce genre d'accusation très au sérieux. Car il est mentionné dans le livret scolaire qui suit l'élève pendant toute son éducation. Et s'il a un autre pépin quand il sera plus grand, il pourrait alors être considéré comme un récidiviste, et condamné comme tel. Les parents concernés n'hésitent donc pas à faire appel à un avocat pour engager une procédure afin que la sanction et/ou sa mention soient annulées. |
Le quotidien cite aussi Robin Ficker, un avocat qui a déjà du traiter trois cas de ce genre dont un moins d'une semaine après le massacre de Newtown le 14 décembre dernier.
L'agence AP raconte qu'une enfant de 5 ans en Pennsylvanie qui avait parlé de lancer des bulles avec un jouet Hello Kitty en attendant l'autobus de ramassage scolaire, a été suspendue de son école pour "menace terroriste". L'enfant dont la mère est un ancien policier, a été exclue pour 10 jours, avant que son avocat aboutisse à faire lever la sanction. Dans le Massachussets, à Hyannis, le proviseur d'une école primaire défend l'avertissement infligé à un garçon de 5 ans, qui avait poursuivi ses camarades avec un assemblage de briques Lego en forme de pistolet. Elle explique cette décision était d'autant plus justifiée que l'enfant n'a pas arrêté tout de suite quand son institutrice lui en a intimé l'ordre.
L'agence cite enfin la réaction de Stefen Graton, un sergent de la 82e division aéroportée, choqué que son fils de 6 ans, et un de ses camarades du même âge aient été provisoirement exclus pour avoir pointé leurs doigts en forme de pistolet l'un vers l'autre. L'enregistrement de la sanction dans son dossier scolaire a finalement été supprimé après un entretien entre le militaire et la direction de l'école.
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