Nouvel Obs/pub "pro-vie" : publicité mensongère
Brève

Nouvel Obs/pub "pro-vie" : publicité mensongère

Et en plus, la pub était mensongère

. Il y a deux mois, on découvrait dans le Nouvel Observateur une campagne de la fondation Jérome Lejeune pour la "défense de l'embryon". La diffusion de cette publicité émanant d'une fondation connue pour ses prises de position anti-IVG dans un magazine comme Le Nouvel obs avait fait polémique, nous l'évoquions ici. A l'époque, Le Nouvel Obs avait expliqué cette publication par une "erreur de fonctionnement interne". Mercredi 13 février, dans une décision révélée par le site Les Nouvelles news, le JDP (Jury de Déontologie Publicitaire, composée de personnalités indépendantes, mais nommées par l'ARPP l'autorité de régulation de la pub, qui regroupe des agences de publicité et des annonceurs), a jugé que cette campagne était "mensongère".

"Vous trouvez ça normal ? On arme des bateaux pour défendre les baleines alors qu'on laisse l'embryon sans défense", pouvait-on lire sur cette publicité, sur fond d'image de foetus et de baleine. Cette campagne est trompeuse, estime donc le JDP qui avait été saisi suite à la publication dans l'Obs de trois plaintes émanant de particuliers. En réponse, le JDP explique que l'image présentée par la Fondation comme celle d'un embryon "ne correspond en rien à la réalité de la recherche en laboratoire, qui porte sur des cellules souches embryonnaires". La recherche porte en effet sur des cellules prélevées à taille microscopique, conçues in vitro, et non sur un embryon in utero aussi développé, précise les Nouvelles News.

Publicité trompeuse, également parce que "l’embryon humain bénéficie aujourd’hui d’un statut juridique extrêmement protecteur, puisque le code de la santé publique pose un principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon comme sur les cellules souches embryonnaires, assorti de dérogations très encadrées", rappelle le JDP.

Enfin, le jury souligne que le choix d'une image d'embryon à un stade avancé "entretient la confusion" avec l'IVG (Interruption volontaire de grossesse). De son côté, la fondation s'est défendue en indiquant "avoir souhaité sensibiliser le public, par une image hautement symbolique, à l’importance d’une protection de l’embryon, quel qu’en soit le stade, face à une forme de transgression éthique et dans un contexte de réforme législative". Le JDP a interdit la publication de la publicité mais ne dispose pas d'un pouvoir de sanction. Du coup, le visuel se trouve toujours sur le site de la fondation.

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