CSA : un hamster nommé Memona
Brève

CSA : un hamster nommé Memona

A moi les reporters !

Nouvelle membre du CSA, ci-devant grand reporter à France 3, Mémona Hintermann est interrogée par Pascale Clark sur France Inter. Son programme ? Revaloriser les salaires des grands reporters de terrain, "qui prennent des risques", par rapport à ceux des présentateurs, bien au chaud dans leurs fauteuils. A moins qu'il ne s'agisse de baisser les salaires des présentateurs, les modalités ne sont pas précisées. Beau programme. Vive le terrain, la boue et les tranchées, à bas les planqués: tout le monde sera toujours d'accord (et pour prévenir toute bronca, le matinaute rappelle qu'il a successivement été grand reporter à gilet multipoches, et présentateur planqué, et connait donc de l'intérieur ces deux estimables fonctions).

Mais voilà. Il y a un hic. Et même plusieurs. D'abord, le CSA, dans ce domaine, n'a strictement aucun pouvoir. Très professionnellement, Pascale Clark l'objecte à son invitée, les choses sont dites, les limites posées. Soit dit en passant, on pourrait rappeler aussi à Mémona que le traitement du président du CSA a miraculeusement augmenté en 2008, du fait de l'attribution en douce de primes et avantages en nature, et que l'actuel président, Olivier Schrameck, a obtenu l'intégration de ces primes et avantages dans son traitement de base. Nul doute que lesdits présentateurs, qui savent se défendre, se souviendront de l'argument quand on agitera le chiffon rouge devant eux. Mais bon. On est à la radio, le temps est compté, on ne peut pas se souvenir de tout.

Si elle n'est que préposée aux gesticulations, pourquoi alors inviter Memona Hintermann ? Pour ça, justement. Pour la confronter à son impuissance, à son incapacité à "changer les choses". Rien de plus distrayant que le spectacle du justicier de service, empêtré dans sa toile d'araignée. La justicière Hintermann va amuser la galerie pendant la durée de son mandat. On va la regarder danser comme un hamster dans sa roue, et nourrir l'illusion que oui, c'est possible, la Justice peut être de ce monde. Et puis pendant ce temps, au moins, les chroniqueurs médias ne s'intéresseront pas trop aux stations locales de France 3 vendues par appartements aux conseils régionaux. Il est vrai que c'est moins distrayant.

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