Et au milieu, roulait une charrette
Brève

Et au milieu, roulait une charrette

Et au milieu roule une charrette.
Ou plutôt, elle ne roule plus. Finies les charrettes. Interdites, Europe exige, sur les routes nationales roumaines. Il faut que puissent foncer les bolides, d'un bout à l'autre du pays, et de l'Europe, sans risquer de percuter un cheval, que n'aurait pas assez protégé son joli pompon rouge. On serait curieux de savoir si c'est bien l'Union Européenne, vraiment, qui est venue à bout des charrettes roumaines. Et quels eurocrates ont imaginé la directive. Et comment elle était rédigée. Et pourquoi les Roumains y ont consenti. Quel rapport ? Et pourquoi José Bové a-t-il soudain sorti des charrettes de la remise ? Les chevaux, pardi. Des dizaines, des centaines de milliers de chevaux promis à l'abattage, quel pactole pour les multinationales du surgelé, et les traders chypriotes, néerlandais, et la famille Spanghero qui, attention, fait-elle savoir, n'est même plus dans Spanghero.

Voilà pourquoi vos lasagnes, ladies and gentlemen, sont parfumés à l'avoine. Evidemment, ce n'est pas seulement de cheval, qu'il s'agit, ou du moins pas en France qui, à la différence parait-il des Britanniques, ne considère pas l'hippophagie comme une sorte de tabou religieux. C'est de bien d'autre chose. D'argent, et de frontières, et de contrôle, et d'Etat, et aussi de vitesse, ce qui peut laisser présager une belle semaine sur le sujet, et peut-être davantage, pour peu que le phénylbutazone entre aussi dans la danse.

Avant tout, on s'étonne de l'étonnement, des ministres et de la presse, qui ont ruminé tout le week-end le picotin du chevalgate. Comment donc ? Des multinationales de l'agroalimentaire ? Des traders ? Du trafic international ? Mais on croyait, nous autres, que le brave père Findus, vieux camarade de la mère Denis, avait installé son abattoir à lasagnes en bordure des pâturages normands. Si l'on avait sû ! Et Cameron, qui exige davantage de contrôles, de traçabilité, mais moins d'eurocrates évidemment. Et Aphatie évoquant "une faillite des autorités sanitaires françaises", alors qu'il ne cesse de meugler chaque matin pour que l'Etat se serre la ceinture !

(Photos empruntées au blog Hippotese)

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.