L'affaire Brüderle (photo avec lunettes) est, ce samedi, à la Une du plus grand quotidien allemand, le très populaire Bild, qui s'interroge sur ce que s'est permis le politicien qui conduira son parti lors des prochaines élections législatives et sera candidat au poste de chancelier : "Flirt ou harcèlement, où est la limite ?"

Le quotidien cite Patrick Doering, secrétaire général du FDP qui réagit avec indignation, en considérant qu'en mettant en cause Brüderle, on insulte les 60 000 membres de son parti.

Le porte-parole de la chancelière, Angela Merkel, prudente, a déclaré que celle-ci était naturellement favorable à des relations respectueuses entre journalistes et politiques.

Laura Himmelreich, 29 ans, est au bar d'un hotel, il y a un an, pour une rencontre professionnelle avec le président du groupe FPD du Parlement, Rainer Brüderle, 67 ans (ancien ministre du gouvernement Merkel), quand il regarde sa poitrine, attrape sa main et l'embrasse. Elle essaie de le repousser "Vous êtes un homme politique, je suis journaliste" lui dit-elle. Il répond "Nous sommes des êtres humains" en essayant de se coller à elle, de manière tellement pressante que le chargé de presse de l'homme poliique intervient pour l'éloigner.

Dresdner Morgenpost

L'affaire Bruderle fait les gros titres presse sérieuse ou tabloïd.

Critiqué par le FPD, Stern répond que le témoignage de sa journaliste évoque ce que beaucoup taisent et qu'il "met en lumière le sexisme ordinaire dans la vie politique"

Le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle (FDP) considère que divulguer "Ce type d'information un an après l'incident présumé est profondément injuste" écrit le Tagesspiegel. Ce quotidien critique la journaliste, estimant qu'elle aurait été plus crédible si elle n'avait pas attendu si longtemps pour en parler et pense que Stern en profite pour se faire de la publicité.

"Pourquoi parler de cette histoire maintenant ? Pour montrer que le «nouveau leader du FPD» s'appuie sur des stéréotypes dépassés" explique Himmelreich sur son compte Twitter.

L'affaire rappelle le débat, en France, sur le harcèlement ou les agressions sexuelles commis par des élus à l'encontre des journalistes femmes. Voir tout notre dossier: agressions sexuelles, omerta sur les élus ?