Depardieu, Berlusconi, Tapie
Brève

Depardieu, Berlusconi, Tapie

En hors-d'œuvre de ce menu du lundi, le cas Depardieu.

Il est simple. "L'acteur le mieux payé de France" file en Belgique. Très bien. Rien à faire que de fulminer, multiplier sur Twitter les jeux de mots en "ix", et condamner. Afffaire suivante. Et c'est ici que les choses se compliquent.

Berlusconi, par exemple. À la nouvelle du retour de Berlusconi, et de la démission "irrévocable" de Monti, ce n'est qu'un cri général : encore lui ! Libé titre sur "Le retour de la momie". Sur France Inter, Bernard Guetta pousse les hauts cris : quel mauvais coup porté à l'Europe, qui entamait à peine sa convalescence après la crise ! Chacun rappelle que le magnat est avant tout soucieux d'éviter des ennuis judiciaires, et de s'abriter derrière une immunité politique. Et de déplorer à l'avance la perspective de le voir duper encore une fois, à coups de milliards, l'électeur italien. D'accord. Mais qui a élu Mario Monti ? Personne. Peut-on se plaindre que les politiques d'austérité en Europe soient menées sans consultation démocratique (par exemple, que la ratification du traité européen imposant la règle d'or, en France, ait été effectuée sans recours au référendum), et en même temps, que les Italiens soient appelés à voter pour ou contre ces politiques d'austérité ?

Tiens, un autre méchant, qui fait son grand retour : Tapie. Il veut racheter les quotidiens du groupe Hersant du Sud, avec les dizaines de millions récupérés dans les conditions que l'on sait, après le fameux arbitrage Crédit Lyonnais. Dans ce bouquet de restes du groupe Hersant, on le dit particulièrement intéressé par La Provence. On lui prête l'intention de briguer la mairie de Marseille. Étrange hospice, la mairie de Marseille, pour un millionnaire septuagénaire, mais bon, c'est son choix. L'affaire devait se faire vendredi. Au dernier moment, elle ne s'est pas faite, les banques (et notamment BNP-Paribas) ayant lâché Tapie, vraisemblablement (disent les observateurs qui observent ces choses de très près) sur injonction gouvernementale : le gouvernement ne voudrait pas de Tapie à la mairie de Marseille. Réflexe irrésistible : très bien. Bravo. Excellente chose, que d'empêcher Nanard de mettre la main sur La Provence. Mais (sans pour autant hurler, comme le malheureux, à la Corée du Nord) peut-on se réjouir de voir l'État tenter de régler en douce, en sous-main, ni vu ni connu, la vente d'un groupe de presse ? Chaque matin, dans le flot de mauvaises nouvelles, l'actualité apporte son lot de nouvelles encore plus mauvaises que les mauvaises : des questions désespérantes, dans lesquelles il n'y a ni bon ni méchant, et, à vue humaine, aucune réponse satisfaisante.

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