Du destin différencié des scoops du New York Times
Brève

Du destin différencié des scoops du New York Times

C'est la nouvelle de la nuit. Une nouvelle qui était attendue dans la fièvre

par des millions, des dizaines de millions d'hommes et de femmes sur la planète. Vont-ils y parvenir ? se demandait-on. Les concessions réciproques ne seront-elles pas trop douloureuses ? Les pessimistes en sont pour leur pessimisme. C'est fait, ou presque. L'épilogue d'un long et douloureux feuilleton. Un épilogue certes encore incertain, dont l'impact réel reste à mesurer, mais une avancée réelle. Je ne veux évidemment pas parler de cette péripétie diplomatique, mais bien de la vraie, la seule nouvelle qui compte : DSK et Nafissatou Diallo, selon le New York Times, seraient parvenus à un accord à l'amiable.

Cela doit être vrai, puisque c'est le New York Times qui le dit. Le New York Times, tout de même, fleuron du journalisme anglo-saxon, dont les investigations bouleversent souvent la scène politique américaine, et mondiale. Souvent, mais pas toujours. Une enquête du New York Times, par exemple, est passée sacrément inaperçue l'an dernier. C'est une enquête sur l'exploitation des gaz de schiste, publiée en juin 2011. Le journal y pointait, non pas comme tout le monde le caractère polluant de cette exploitation, mais son caractère possiblement non rentable. Oui, vous avez bien lu : pour toutes sortes de raisons (les cours du gaz sont trop bas, les Américains ne sont pas outillés pour exporter leur gaz, la durée de vie des puits est brève), il n'est pas certain que l'exploitation des gaz de schiste soit rentable. Le nombre de puits aux États-Unis, par exemple, a été divisé par deux dans le courant de l'an dernier. Nous vous l'expliquons en détail ici, avec force chiffres.

Mais alors, demanderez-vous, tous ces mirifiques reportages télé sur l'Eldorado des gaz de schiste en Pennsylvanie ou dans l'Ohio, sur le retour de la croissance, la création de dizaines de milliers d'emplois, la manne de bienfaits qui se déverse sur les heureux riverains, tout cela ne se serait donc qu'intox et compagnie ? Oui et non. À court terme, les retombées économiques sont évidentes sur les secteurs concernés, et les télés ont le museau collé sur l'immédiat. Mais ce pourrait bien être une bulle économique, au destin comparable à celui de la bulle Internet du début du siècle. Ce pourrait. Ce n'est pas certain. L'analyse sérieuse, chiffrée, reste à faire. Mais alors, insisterez-vous, qu'attend la grande presse, celle qui dispose de bataillons de journalistes économiques rompus au maniement des chiffres, qu'attend-elle pour se pencher sur le sujet ? Excellente question.

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