Brève

Montebourg et les mystérieux 11 250 emplois sauvés (Slate)

La rédaction

19 septembre 2012 Maj: 19 septembre 2012

Depuis quelques jours, on peut entendre Arnaud Montebourg clamer là qu'il vient de sauver 91 entreprises et 11 250 emplois. Des chiffres qui ont titillé Hugues Serraf, du site Slate.fr, qui a tenté d'obtenir la liste précise des entreprises sauvées. Mission impossible pour le journaliste, qui s'est heurté à la communication du ministère, et le raconte drôlement.

Dans un premier article paru sur Slate la semaine dernière, Hugues Serraf raconte comment, curieux d'entendre Arnaud Montebourg assurer qu'il a "sauvé" 11 250 emplois sur 14 220, il a contacté le ministère du Redressement productif pour tenter de comprendre quelles étaient ces entreprises et comment elles avaient été sauvées. Au téléphone, la responsable de la communication du ministre répond :"Ça ne marche pas comme ça en fait. Il s’agit plutôt de 91 entreprises dont les dossiers ont été traités". Ça n'est en effet pas tout à fait pareil.

Très vite agacée par les questions du journaliste, qui demande à avoir accès à la liste des entreprises et à leurs dossiers, la communicante, Marianne Zalc-Muller s'énerve : "Quoi, vous pensez que je vous mens ! (...) Moi je vous trouve bien goguenard !" La conversation tourne court, ce que raconte fidèlement Serraf.

Agacé par la parution de son article, Bercy décide d'inviter l'auteur pour qu'il puisse consulter la fameuse "liste non-anonyme des entreprises aidées et leurs dossiers". La rencontre donne lieu à un second article de Slate. Mais une fois encore le ton monte, Marianne Zalc-Muller accuse le journaliste d'avoir publié" l'intégralité de la conversation de la semaine dernière", sans avoir demandé l'autorisation, au contraire de "tous les autres journalistes"...

Puni, Serraf ne parvient qu'à "jeter un coup d'oeil" sur l'écran de la responsable communication, pour constater qu'une centaine de dossiers ont bien été"traités" depuis l'arrivée de Montebourg au ministère du Redressement productif.

Mais rien ne précise, néanmoins, que ces entreprises ont réellement été "sauvées". D'autre part, il s'avère que le service qui aide les entreprises en difficulté remonte à l'élection de François... Mitterrand. Rien de très nouveau donc, hormis la nomination de "commissaires" chargés de sillonner la France, et la création d’une cellule s’intéressant aux PME de moins de 400 salariés. Et nous nous ne connaissons toujours pas le nombre exact d'emplois sauvés par Montebourg.

(Par Justine Cohendet)