Atos : sponsor scandaleux des Jeux Paralympiques ?
C'est la revue de presse internationale de France Culture qui s'est, hier, fait l'écho de l'accusation portée par The Independent (l'article est également relayé par le site de Courrier international). Depuis quelques semaines, le ton monte à Londres autour des Jeux Paralympiques, certains athlètes et associations pointant du doigt l'action du gouvernement et de la multinationale française et sponsor officiel des Jeux, Atos. "Un gouvernement qui s'en prend systématiquement aux droits des malades et handicapés. Ceux-ci se voient retirer l'aide financière de l'Etat", "on les traite de "parasites" et de fardeau pour les finances publiques", écrivait The Independent le 26 août. Le quotidien poursuit en accusant la société Atos, sponsor des Jeux, de "priver les handicapés d'aides sociales". Pourquoi de telles accusations? |
Depuis 2008, en Angleterre, les personnes déclarant un handicap ou une maladie grave sont soumises à un test, mis sur pied par la société de conseil Atos, pour déterminer leurs capacités au travail (Work Capability Assessment, WCA). L'évaluation est composée d'un système de points, les personnes obtenant moins de 15 points sont jugées aptes au travail et perdent leur allocation pour l'emploi et le soutien pour leurs recherches d'emploi (Employment and Support Allowance, ESA).
Les associations défendant les droits des handicapés s'insurgent contre la manière dont est fait ce test. Les militants de DPAC (Disabled People Against the Cuts) et UK Uncut ont réuni 85 pages de témoignages sur le traitement réservé aux personnes malades et handicapées. Selon ces dernières le test d'Atos est inadéquat, et prive de toutes aides sociales des personnes atteintes de maladies graves et dans l'incapacité de travailler, sans que cela soit détecté par le test d'Atos. Selon le site du quotidien britannique The Guardian, 40% des personnes évaluées par la société auraient formé un recours suite à la décision prise, et 38% de celles-ci auraient obtenu gain de cause.
Interrogé par The Guardian, Atos a répondu qu'elle n'avait pas de poids sur les décisions prises par le gouvernement, quant au droit ou non de bénéficier des prestations, ou sur la politique de santé nationale. Sans surprise, le Président du Comité d'organisation des JO 2012, Lord Coe, a réitéré son soutien à Atos.
Atos, le sponsor officiel des Jeux Paralympiques
Pour protester contre ces procédures, vendredi 31 août, des centaines de personnes ont manifesté devant les bureaux du ministère du Travail et des retraites, ainsi que devant le siège de la société.
(Par Justine Cohendet)
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