Zemmour gagne un procès... et en perd un
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Zemmour gagne un procès... et en perd un

En l'espace d'une semaine, Eric Zemmour a perdu un procès et s'est vu relaxé dans un autre. Le journaliste est désormais coutumier des tribunaux.

Non, Zemmour n'a pas diffamé Patrick Lozès. Le journaliste était attaqué par l'ancien président du Cran (Conseil représentatif des associations noires de France), après lui avoir attribué une citation inventée. Devant les juges, l'avocat du journaliste avait reconnu que Lozès n'avais jamais déclaré "Obama est notre président", comme il le lui avait reproché en 2008. Mais la 17e chambre correctionnelle de Paris a estimé durant l'audience que ces déclarations ne relevaient pas de l'"escroquerie intellectuelle", et a relaxé Zemmour en conséquence.

Ce démêlés judiciaires ne sont pas nouveaux pour Zemmour, qui avait été jugé coupable de provocation à la discrimination raciale en 2011. Quelques mois auparavant, il avait déclaré sur le plateau de Thierry Ardisson : "Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois? Pourquoi? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait." Condamné à une amende avec sursis, il avait aussi dû verser 10 000 euros de dommages et intérêts et faire état de ses condamnations dans un organe de presse.

En revanche, le journaliste a aussi perdu un procès, quatre jours plus tôt. "Les limites admissibles en matière de liberté d'expression artistique" n'ont pas été dépassées, a estimé la cour d'appel de Paris en le déboutant le 28 juin dans le cadre du procès qui l'opposait au rappeur Youssoupha.

Ce dernier s'en était pris ouvertement au journaliste dans l'un de ses titres avec des paroles pour le moins explicites : "Je mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour". Le journaliste a attaqué le chanteur pour diffamation et injure publique, mais n'a finalement pas obtenu gain de cause. Une décision qui survient alors qu'enpremière instance, le tribunal correctionnel de Paris avait donné tort au rappeur en octobre dernier.

La chanson polémique du rappeur Youssoupha (les paroles en question après 1'50) picto

Pour mieux comprendre cette délibération, le site Contrepoints apporte des précisions sur les définitions légales d'injure et de diffamation dans un article de Roseline Letteron, professeur de droit public à Paris-IV. Zemmour et Youssoupha étant des personnages publics, une marge de tolérance plus large est appliquée aux propos les concernant. Celle-ci vaut également pour les hommes politiques, dont on estime qu'ils peuvent être impliqués dans des débats houleux, avec "une certaine dose d'exagération, voire de provocation". Rien d'anormal donc, à ce que la justice se montre clémente envers le rappeur, bien qu'il ait proféré une insulte.

(Par Thomas Deszpot)

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