Elections en Grèce : la presse européenne s'affole
Brève

Elections en Grèce : la presse européenne s'affole

Enjeu crucial pour la Grèce, et pour l'Europe. Après l'échec cuisant des législatives du 6 mai dernier, qui n'avaient pas permis de faire émerger une majorité stable, tous les regards se porteront sur la Grèce dimanche prochain. Les nouvelles élections législatives du 17 juin tiennent sur le qui-vive les rédactions, en Grèce, mais aussi dans le reste de l'Europe.

"Alerte rouge, 100 jours pour survivre", titre en une le quotidien grec Ta Nea, faisant référence à un article de Reuters, paru hier. La dépêche évoque un document confidentiel de l'ambassade d'Allemagne à Athènes et cite un officiel allemand : "Il y aura un plan très clair de 100 jours à suivre pour un nouveau gouvernement. S'il n'est pas pleinement mis en oeuvre, le jeu est terminé."

Le papier du journal Ta Nea est accompagné d'une caricature de François Hollande en costume traditionnel des evzones, la garde grecque. En légende de la caricature, on peut lire "Le drôle d'Hollande-ika. A Syriza, ils ne comprennent pas le français". Dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne de télévision grecque Mega Channel, François Hollande avait prévenu les Grecs d'une sortie possible de la zone euro en cas de non respect de leurs engagements.

"Baromètre. Les 700 000 indécis", titre le journal populaire To Ethnos. Selon le quotidien, 10 % des électeurs grecs ne savent pas encore pour qui aller voter dimanche. Cette partie de l'électorat devrait faire pencher la balance du côté de la coalition de la gauche radicale avec Syirza, ou bien vers le parti conservateur Nouvelle Démocratie, selon le journal.



Eleftheros Typos, (La Presse libre), quotidien populaire de droite, préfère mettre en avant l'impact réel de la crise plutôt que les élections. Le journal titre : "Réduction de la TVA, en projet pour cet été", et annonce "une réduction des taxes sur la nourriture et les hôtels durant cet été". Eleftheros Typos explique que pendant la saison touristique, les prix des restaurants, cafés et hôtels grecs risquent de chuter.

Le journal de centre-droit I Kathimerini met l'accent sur l'enjeu européen de cette élection, en intitulant son article principal "L'Europe ne bluffe pas sur la sortie de l'euro". Au-dessus de la photo principale, un deuxième titre, "L'Eurogroupe et les banques centrales attendent le résultat des éléctions grecques".Repéré par le site Presseurop, l'article rappelle que le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a prévenu que l'Europe mettrait fin à l'aide financière si Athènes ne respectait pas les conditions imposées par l'Eurogroupe.


Le poing de Merkel à la Une en Allemagne

La presse allemande suit aussi avec attention ces élections grecques. "Le risque hellène", suivi de "L'Europe tremble avant le scrutin décisif", ponctuent la page de couverture du quotidien Financial Times Deutschland, le journal du monde des affaires allemand. L'article met en garde sur les conséquences pour la zone euro d'une nouvelle crise politique.

Le Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien allemand conservateur et libéral, casse la sobriété de sa mise en page avec une photo du poing fermé de la chancelière allemande Angela Merkel. En dessous de l'image, on peut lire : "Merkel : Les pouvoirs de l'Allemagne ne sont pas non plus illimités." Le journal fait référence à la déclaration d'hier de la chancelière, à la veille du G20 de Mexico. Elle avait relativisé le pouvoir de l'Allemagne.

Les journaux français ne sont pas en reste. En caractères gras sur la une de Libération, "Elections en Grèce. La colère ou la peur"; suivi d'un rappel des faits : "Appelés dimanche aux urnes pour des élections de la dernière chance, les Grecs diront s'ils choisissent entre l'épreuve de force avec Bruxelles et les sacrifices".

Le Monde, lui, consacre deux pages au scrutin. La Grèce retourne aux urnes, l'Europe retient son souffle", déclare le journal en couverture. Il cite le ministre de l'intérieur grec, Antonis Manitakis, chargé d'organiser les législatives : "Le vote des Grecs sera un vote de désespoir."


(Aude Garachon, remerciements à Dimitris Boutos pour les traductions)

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