Que va devenir la presse de gauche sous Hollande ?
Brève

Que va devenir la presse de gauche sous Hollande ?

Peopolisation, affaires, bling-bling : Nicolas Sarkozy a été une aubaine pour la presse. Mais en cas de défaite du président sortant, comme l'annoncent les sondeurs, que deviendra la presse de gauche?, se demande Le Monde.

Lorsque François Mitterrand est élu en 1981, Le Matin de Paris, journal proche du Parti Socialiste, voit ses ventes chuter. De 120 000 exemplaires en 1980, les ventes du quotidien fondé par Claude Perdriel tombent à 80 000 en 1985. Il dépose son bilan en mai 1987. Si François Hollande est élu président le 6 mai, que deviendront les journaux de gauche? "C'est une vraie question, admet Pierre Haski, le directeur de Rue89, ce sera évidemment plus difficile."

Libération, alias "l'organe de propagande officiel du PS" selon Jean-François Copé, aurait-il profité du quinquennat de Nicolas Sarkozy? En 2011, la diffusion du quotidien a augmenté de 5,35% (OJD, diffusion France payée) et ses ventes au numéro de 2,12%. De janvier à mars 2012, dans un marché de la presse quotidienne nationale en baisse (-7,6 % en ventes au numéro), Libé a limité les dégâts avec une baisse de 5%. Mais pour son directeur, Nicolas Demorand, la bonne santé du journal n'est pas liée à son engagement politique : "pour assurer de bonnes ventes à Libération, je dois faire un journal de qualité, ce qui n'a rien à voir avec la politique, mais tout à voir avec le journalisme."

L'enjeu, c'est de ne "pas devenir le journal de François Hollande" promet Renaud Dely, le directeur de redaction du Nouvel Obs. "Nous devons être des vigies critiques, en aucun cas des supporters aveugles." Ne pas reproduire les erreurs de 1981, donc, à l'époque où le journal proche du pouvoir se targuait du slogan "bien placé pour le savoir" et frôlait la faillite.

"C'est toujours inconfortable d'être un journal proche du pouvoir, confirme Maurice Szafran, le directeur de Marianne, encore plus pour les journaux de gauche. Les journaux de droite assument plus facilement leur proximité avec le gouvernement." Non seulement ils l'assument plus facilement, mais ils peuvent aussi en profiter : face à la déferlante de journaux d'opposition sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Le Figaro a bénéficié d'un effet d' "îlot refuge de droite" selon un professionnel du secteur cité par Le Monde.

"Sarkozy fait vendre non pas parce qu'il est de droite, mais parce que c'est un personnage de roman" tranche Laurent Joffrin, le directeur du Nouvel Obs. Tous pâtiraient donc de l'élection d'un "président normal", comme en témoigne cette prhase de Christophe Barbier, le directeur de l'Express : "Si Hollande est élu, nous serons plus sur le fond que sur la forme". Et le fond, ce n'est pas très vendeur...

(Par Anna Ravix)

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