Le "musée" italien qui brûle ses oeuvres
Brève

Le "musée" italien qui brûle ses oeuvres

Une dépêche AFP indique qu'un musée italien a commencé à brûler ses oeuvres pour protester contre la rigueur économique imposée à la culture dans ce pays. Belle histoire, image spectaculaire, mais la réalité est un peu plus complexe aux yeux de la presse italienne, qui se montre plus prudente.

"Le directeur du Musée d'art contemporain de Casoria, près de Naples (sud de l'Italie), a commencé mardi à brûler ses oeuvres pour protester contre les importantes coupes budgétaires dans le secteur de la culture", annonce une dépêche de l'AFP reprise, entre autres, par Le Monde.fr. Le site diffuse une photo spectaculaire prise devant l'entrée du musée, où son directeur fait brûler l'oeuvre d'une artiste française.

"Manifestation de protestation ou performance artistique ?" s'interroge plus prudemment  le quotidien Il Sole 24 Ore. Le journal italien cite Antonio Manfredi, artiste lui-même et directeur de l'établissement. Il explique que le musée a été créé en 2005 par la ville de Casoria (80 000 habitants, dans la région de Naples) avant qu'elle ne l'abandonne à son sort six mois plus tard. Manfredi dit qu'il ne reçoit depuis aucun soutien des pouvoirs publics, locaux ou nationaux.

Le journal explique que ce geste spectaculaire qui attire l'attention de la presse est le dernier en date d'une série destinée à faire du bruit L'an dernier, Manfredi avait installé un drapeau allemand devant le bâtiments en demandant l'asile politique à Angela Merkel, parce que le budget culturel de l'Allemagne ne subit pas les coupes drastiques connues en Italie.

Eduardo Cicelyn, le directeur du Museo Madre de Naples est très critique : "Ce n'est pas un musée. Et c'est le geste d'un artiste qui veut attirer l'attention sur lui, et se débrouille pour se faire de la publicité." Le président de la section italienne de l'ICOM (International Council of Museums, Conseil International des Musées) ajoute : "Il ne faut pas confondre un espace d'exposition" avec un musée à proprement parler.

L'agence de presse italienne ANSA signale que la municipalité de la ville, propriétaire des lieux, demande l'expulsion de Manfredi, qui n'entend pas céder, et s'accroche avec le soutien d'une douzaine de personnes qui animent le lieu de manière bénévole.

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