L'appartement de Sarkozy, le temps d'un rêve
Brève

L'appartement de Sarkozy, le temps d'un rêve

Il y a du mieux, mais peu. On regarde d'un oeil la conférence de presse de Sarkozy

, retransmise par BFM. Et une fraction de seconde, on est saisi d'effroi. Comme si la retransmission avait été piratée. Dans la litanie des journalistes qui enchaînent les courtoises questions à la française, apparaît soudain un jeune visage: "Michaël Hajdenberg, de Mediapart. Vous avez déclaré que vous aviez acheté votre appartement de l'île de la Jatte grâce à un prêt de trois millions de francs de l'Assemblée Nationale..." Expérience limite. Téléportation immédiate dans une autre dimension. Mediapart et Sarkozy face à face ? Dans un même espace ? L'un posant une question, et l'autre répondant ? A l'ère de l'elkabbachisme triomphant, sentiment d'irréalité qui rappelle celui qu'ont dû éprouver nos parents et grands-parents, lors de la présidentielle de 1965, voyant apparaître à l'écran des martiens qui, sacrilège inimaginable, informulable, critiquaient De Gaulle !

Mais ce n'est pas du piratage. Et le micro a bien été tendu par le porte-parole de l'Elysée, Franck Louvrier, à un journaliste de Mediapart. Qui pose, en effet, la question triviale et sacrilège, sur le prêt que prétend avoir contracté Sarkozy pour l'achat de son ancien appartement, et dont Mediapart ne trouve pas trace dans l'acte de vente.

Heureusement, ensuite, la réalité reprend ses droits. Sarkozy articule une non-réponse en bois massif. Et le jeune vandale ayant commis l'erreur de rendre sagement le micro (il ne faut pas ! Jamais ! Vous l'avez, gardez-le ! Mode d'emploi ici), aucun de ses confrères, évidemment, ne le relaie pour tenter, à l'usure, d'obtenir une réponse. Comme si, par consensus général, l'ensemble de la presse française et étrangère avait délégué à Mediapart, et à ce seul site, la tâche des investigations sur les diverses malversations du personnel politique. Il est d'ailleurs temps pour BFM, équité oblige, de cesser la retransmission. Retour au studio, où personne n'a évidemment entendu la question sacrilège, et où chacun se garde bien d'insister sur la non-réponse de Sarkozy. Chaque chose retrouve sa place. L'espace d'une minute quarante, on aura sans doute rêvé.

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