Colle fiscale: ce matin, Jean-Michel Aphatie interrogeait au micro de RTL Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste. Question fastoche : quel est le point fort du candidat Mélenchon ? Pas d’hésitation : "réduire le partage des richesses (?) et réduire très fortement les inégalités en s’attaquant au pouvoir des marchés financiers". C'est vague non ? Alors Laurent complète : par exemple, nous proposons de prendre tout au-dessus de 360 000 euros par an. 360 000 euros, par part ou par foyer fiscal ? demande Aphatie. Laurent n’en sait rie... et improvise : "disons par foyer fiscal". |
La question d’Aphatie n’a rien d’insignifiant : taxer à 100% tout ce qui dépasse d’un salaire de 360 000 euros n’a pas la même portée que taxer à 100% tout ce qui dépasse des 360 000 euros d’un foyer, c’est-à-dire la somme des salaires du ménage. Dans le second cas, si monsieur et madame touchent chacun plus de 15 000 euros mensuels, ils seront concernés par la mesure de Mélenchon.
Pierre Laurent a-t-il répondu juste ? Voyons ce que dit le programme du Front de gauche (accessible ici en pdf). Excepté la volonté de fixer un revenu maximum à 360 000 euros par an, rien. Mais cela penche plutôt pour la réponse "par part fiscale". Quelques recherches dans la presse et nous sommes toujours bredouilles. Tout au plus l’Expansion apporte-t-elle son éclairage le 19 mars : "les riches, pour le candidat du Front de gauche, ce sont ceux qui gagnent 20 fois le revenu médian, soit 360 000 euros par an. Il veut également créer 9 nouvelles tranches progressives de l'impôt sur le revenu, soit un impôt à 14 tranches comme en 1981. Cela doit rapporter, selon les calculs de Jean-Luc Mélenchon, 20 milliards d'euros, et ne pénaliser que 5% des contribuables les plus riches (ceux gagnant plus de 6 000 euros par mois)." 6 000 euros par mois ? Un salaire coquet certes mais pas non plus faramineux. A moins que la journaliste ne se soit emmêlée dans les touches de la calculette.
Pour avoir la réponse, le mieux est donc de contacter le Parti de gauche, ce que nous avons fait. En milieu d'après-midi, personne ne nous avait encore répondu.
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