"Sarkozy sur la mauvaise pente" (presse anglo-saxonne)
"La France est joyeusement en train de gaspiller la double occasion, présenté par une campagne présidentielle et la pire crise économique depuis un demi-siècle, de s'engager dans un débat sérieux sur la réforme de son économie en pleine décroissance, écrit dans le Wall Street Journal Pierre Briançon, correspondant à Paris de Breakingviews, une filiale de Reuters. Un peu plus d'un mois avant le vote, les deux principaux candidats semblent engagés dans une course pour le pire, en attisant les craintes de leurs électorats respectifs et leurs préjugés. Nicolas Sarkozy, le président sortant, que les sondages donnent perdant pour de bon dans quelques semaines, courtise les électeurs du parti d'extrême droite, le Front national. Ces dernières semaines, il a donné à sa campagne une tournure décidément inquiétante."
"Ce que messieurs Hollande et Sarkozy ont en commun, c'est qu'ils font partie de ces politiciens pour qui la chose la plus importante est d'arriver au pouvoir. Aussi irréalistes soient les promesses, ce qui compte c'est d'y arriver. Il sera toujours temps une fois élu, de revenir au centre, là où rien ne se passe, là où aucune réforme ne risque de réveiller une France où chacun défend ses propres intérêts au fond de sa tranchée."
Le New York Times s'est lui concentré sur Sarkozy. Et son jugement est très sévère. "Mr Sarkozy pense peut-être qu'il est intelligent d'encourager le racisme et la xénophobie. Il l'a déjà fait auparavant, écrit le quotidien. Et, malheureusement, ce nouveau ton lui a rapidement donné un coup de pouce dans les sondages. Mais c'est mauvais pour la société française. Et il n'est pas sûr que cela soit politiquement rentable en mai. Beaucoup d'électeurs pensent que la dignité présidentielle lui fait défaut" (...)
"Les temps sont durs en France, mais M. Sarkozy aurait pu faire une campagne d'un meilleur niveau. A l'intérieur, il a réussi la réforme des retraites, à l'extérieur la Libye. Son plus dangereux adversaire a des idées floues, et fait des propositions économiques irréalistes. Au lieu de cela, M. Sarkozy a choisi la mauvaise pente."
"Cinq à six millions de Musulmans vivent désormais en France, presque un dixième de la population. (...) Madame Le Pen est actuellement en troisième position dans les sondages. Malheureusement, cela ne dérange pas M. Sarkozy d'agir cruellement si cela lui permet de lui prendre quelques votes."
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