François Pérol, ex de l'Elysée, se plaint de l'Elysée
Brève

François Pérol, ex de l'Elysée, se plaint de l'Elysée

L’interview placard publicitaire semble être la règle quand il s’agit d’interroger le dirigeant d’un groupe bancaire français. Libération de vendredi ne déroge pas à cette règle en rapportant les propos de François Pérol, patron de la BPCE (Banque populaire Caisse d’Epargne) qui vante l’exemplarité de son groupe.

Extraits: "Lorsqu’on s’en prend à la «finance sans visage» [en référence aux propos de François Hollande, ndlr], les 117000 collaborateurs du groupe BPCE ne se sentent pas concernés. Nous avons un visage : c’est celui de la finance au service de l’économie." Ou bien: "on a exigé de nous d’être mieux capitalisé ? C’est le cas. Notre ratio de solvabilité (est) à 9,1%, comme souhaité par le régulateur." BPCE respecte la loi? Bravo! Un dernier pour la route: à la question "quelle est désormais votre priorité? " Pérol répond la main sur le cœur "servir nos clients."

On apprendra tout de même que le groupe BPCE a terminé l’année 2011 sur un profit de 2,647 milliards d’euros, certes en baisse de 27% par rapport à 2010 mais cela reste un très beau résultat vu le contexte de crise. Pérol se dédouane rapidement: "Si l’on rapporte nos profits aux capitaux immobilisés, cela fait un retour sur capital investi de l’ordre de 6%. Rien à voir avec les rendements observés dans la téléphonie mobile ou le luxe !" Si ce cri du cœur fait doucement ricaner Philippe Lefébure dans sa chronique de France Inter du jour, une autre information fait sursauter le chroniqueur.

Dans le papier contigu à l’interview, intitulé En France, le secteur encaisse le coup, le même Pérol dénonce le coupable de la baisse des résultats : "Au printemps 2010, les pouvoirs publics français nous ont demandé de ne pas nous délester de notre portefeuille d’obligations grecques pour éviter d’aggraver la crise. Nous avons conservé ces titres comme on nous le demandait." Lefébure manque de s’étrangler: "C'est croustillant à lire: celui qui est passé de l'Elysée, où il était secrétaire général adjoint, à la direction des Banques Populaires et de la Caisse d'Epargne, directement, sans passer par la case «Commission de déontologie» (on se souvient du scandale), celui, donc, qui représentait précisément l'autorité publique jusqu'en 2009, se plaint des mêmes autorités, qui, quelques mois à peine, après son transfert vers le privé, ont demandé aux banques de ne pas vendre leurs titres grecs."

Comment dit-on déjà ? Mordre la main qui vous a nourri ?

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