Le Pen Mélenchon, match nul
Brève

Le Pen Mélenchon, match nul

Dur métier, matinaute. Il faudrait donc, immédiatement, là, au réveil, désigner un vainqueur.

Je sens bien que vous attendez, au taquet, doigt sur la souris, prêts à cliquer. Un vainqueur dans le non débat de France 2 d'hier soir, entre le "leurre" (Mélenchon) et la trouillarde (Le Pen). Si vous ne voyez pas de quoi je parle, un rappel des étapes préalables au drame: 1) France 2 propose à Le Pen, comme un de ses contradicteurs de la soirée, Mélenchon. 2) Le Pen, qui préfère débattre avec des mieux placés dans les sondages (tout le monde fait la même chose), refuse. 3) France 2 insiste. 4) Le spectacle d'hier, d'une Le Pen refusant ostensiblement de répondre aux interpellations de Mélenchon. Si vous l'avez raté, vous pouvez vous rattraper avec les deux montages, celui de Libé, très syncopé, et celui du Monde, plus posé. Soit dit en passant, béni soit le XXIe siècle, dans lequel le distrait ou le rétif peut sécher les rendez-vous fédérateurs obligatoires de la vieille télé, et se rattraper au matin pour ne pas avoir l'air totalement idiot à la machine à café. "T'as vu Mélenchon Le Pen, hier soir ?" "Ah ouais ouais, incroyable, etc".

"Un débat inutile", tranche mon ami, le journal de 8 heures de France Inter. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Les ruptures de liturgie sont toujours plus instructives que les matches qui respectent les règles. On est hors des rails, des schémas prévus. Comment vont réagir les protagonistes ? Qui va craquer le premier ? Disons que les caractères se sont révélés. Personnellement, le côté boudeuse de Marine Le Pen m'avait échappé. Je ne la voyais pas en petite fille qui se retient de respirer et classe ses papiers tant qu'elle n'aura pas fait céder les profs. Ce n'est pas une question de courage. Il faut bien du courage, pour bouder ainsi vingt minutes devant des millions de gens, sans craindre le ridicule. Mélenchon a confirmé son potentiel comique: "vous m'avez traité de semi-démente" "ça vous laisse une bonne moitié", c'est tout de même la réplique de la semaine. Je le soupçonne de l'avoir préparée, évidemment. Mais il fallait parvenir à la placer. Quant à Pujadas, il confirme lui son estomac d'autruche, et sa capacité à tout gérer, aboslument tout, en donnant l'impression que rien ne se passe (NB: si par extraordinaire, vous êtes intéressés à regarder un "vrai débat" entre Mélenchon et Le Pen, je vous rappelle qu'il avait déjà eu lieu, sur BFM, qui serait bien inspirée de le rediffuser fissa, je dis ça, je dis rien).

Bon, OK, mais au total, hein, au total, qui a gagné ? Eh bien, à mon sens, et si vous voulez vraiment mon avis, personne. Le "leurre" fera mal à Mélenchon. La bouderie ne fera pas de bien à Le Pen. Pujadas a raté son duel à gants de boxe. Match nul.

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