La défaite en chantant
Brève

La défaite en chantant

Comme les choses se révèlent !

Vous vous souvenez de la fameuse interview de Sarkozy au Fig Mag (un référendum anti-chômeurs, un référendum anti-immigrés) qui nous occupa au tournant du week-end ? Dans le feu de l'action, on avait moins remarqué deux autres propositions: un recul sur le mariage gay (c'était presque oui, finalement ce sera non), et une prise de position contre l'euthanasie. Eh bien voilà: c'était pour préparer le ralliement qui bouleverse le jeu, qui renverse la table, qui va tout changer, qui va insuffler à la campagne une dynamique nouvelle, celui de Christine Boutin, annoncé hier soir sur TF1. En attendant, coup de maître supplémentaire, celui de Hervé Morin prévu à l'agenda d'aujourd'hui.

Donc, c'est désormais clair: Sarkozy veut perdre. C'est évident. De l'incroyable feuilleton de la TVA sociale à l'exhibition télévisée en caniche de Merkel, le doute n'est plus permis. Ce que nous suggérons ici depuis le début de l'année sans oser être trop catégoriques, effarés par les abîmes que cette découverte ouvre sous nos pas, un blogueur l'affirme de manière réjouissante: "Il a sans aucun doute passé les trente ou quarante premières années de son existence à rêver de devenir chef de l’Etat mais il est évident que, le jour même où il est entré à l’Elysée, il a brusquement compris qu’il s’était trompé, qu’il avait fait fausse route, que ce n’était pas « son truc ». Depuis, il n’a plus qu’une peur : être réélu, être condamné à un second mandat et devoir faire pendant cinq ans de plus ce boulot dans lequel il s’était fourvoyé par erreur". Dans cette optique, le ralliement de Boutin est un coup de maître: elle lui a donné le baiser qui tue, celui qui lui fera perdre des voix de gauche, sans lui apporter aucune voix de droite. Ce blogueur s'appelle Thierry Desjardins. Pour nos très jeunes @sinautes, Desjardins est une ancienne grande plume du Figaro. Pour autant que je me souvienne, du temps qu'il écrivait dans ce qui était alors le quotidien de Robert Hersant, avant rachat par Dassault, Desjardins était beaucoup plus révérencieux à l'égard des dirigeants de la droite. Comme quoi, une certaine contrainte politique ne nuit pas forcément et produit, le jour venu, de réjouissants papys flingueurs. De quoi se plaint-on ?

Si Sarkozy va désormais déployer toute sa considérable énergie à se faire écrabouiller, ça ne doit tout de même pas trop se voir. L'irremplaçable Arnaud Leparmentier, du Monde, nous apprend ainsi que son ancienne et nouvelle conseillère, Emmanuelle Mignon (celle qui, après son départ de l'Elysée, s'était recasée sous l'aile du producteur Luc Besson dans d'étranges conditions, comme raconté dans notre dernier D@ns le texte), Mignon, donc, réécrit le futur livre du futur candidat, qui apparemment poussait trop loin la confession intime. C'est bien dommage. Mais si vous voulez lire la version initiale, avant réécriture, je me permets de vous rappeler que nous l'avons publiée en première mondiale l'an dernier. Ne le répétez pas à Emmanuelle Mignon: elle est ici.

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