Réchauffement : journaux australiens à la botte de l'industrie ?
Brève

Réchauffement : journaux australiens à la botte de l'industrie ?

L'industrie minière essaie-t-elle de contrôler les médias australiens qui ne lui sont pas favorables ? C'est ce qu'affirme l'association GetUp, qui dénonce le fait qu'une milliardaire australienne, issue de cette industrie, monte au capital d'un groupe indépendant de journaux qui publie, entre autres, deux grands quotidiens australiens.

Début février, Gina Rinehart, la femme la plus riche d'Australie, a acquis 12,8% de Fairfax, le deuxième groupe de presse du pays, qui possède, entre autres, les quotidiens The Age et Sydney Morning Herald. Elle répond ainsi peut-être à l'invitation, en juillet 2011, du britannique Christopher Monckton, un Lord anglais, ex-journaliste, qui considère que le réchauffement climatique n'existe pas. Invité en Australie par un groupe conservateur opposé à la taxe carbone défendue par le gouvernement, il avait incité le monde des affaires à investir dans les médias, pour pouvoir faire vraiment entendre leur voix et influencer l'opinion.

Jusqu'à présent, le groupe Fairfax avait une position modérée face à la taxe carbone votée fin 2011. Si Rinehart réussit à infléchir sa ligne éditoriale, il rejoindra celle du groupe de presse de Rupert Murdoch (le premier du pays), qui est fermement opposé à cette taxe.

L'association GetUp dénonce ce qu'elle voit comme une tentative d'influencer la ligne éditoriale du groupe, comme  The Age, et l'a fait savoir dans une revigorante page de pub.

Sur une fausse page de journal, l'association a figuré les retouches éditoriales que pourrait apporter l'industrie.  Par exemple, le titre original "Le réchauffement climatique peut vous coûter la vie" devient : "Le réchauffement climatique vous donne une vie meilleure."

En bas de la page, sur fond orange, un encadré de l'association demande : "Est-ce cela que l'industrie minière veut faire de ce journal ?"


The Age 9 février 2011picto

Le grand quotidien The Age, fondé en 1854, est abrité dans un bâtiment rectangulaire très austère qui ressemble à un bunker dans la rue Spencer Street. Son architecture rappelle un peu celle du tombeau de Lénine situé devant le Kremlin à Moscou, ce qui fait que ses ennemis conservateurs l'appellent le "Spencer Sreet Soviet", car ils ne trouvent pas son ton assez libéral.

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