On pourrait croire que l'avocat français Jacques Vergès, qui s'est notamment illustré pour avoir défendu Klaus Barbie lors de son procès en 1987, ou pour avoir accepté de défendre le terroriste Carlos en 1994 (il abandonnera le dossier au bout de 4 mois), est imperméable aux critiques et aux soupçons. Il n'en est visiblement rien. Lors d'un entretien accordé pour l'émission Les francs-tireurs, diffusée mercredi dernier sur Télé Québec, le journaliste Richard Martineau interroge Vergès sur les points communs idéologiques de ses clients : "Peut-être voient-ils un certain lien de continuité dans votre carrière ? (...) Un certain antisémitisme les relie", affirme-t-il. "Vous levez toujours la main, vous y prenez plaisir", avance-t-il par ailleurs. Manière de sous-entendre que les criminels défendus par Vergès voient en lui un homme qui partage leurs convictions...
Une insinuation qui n'a visiblement pas fait plaisir à Vergès, qui recevait le journaliste à son cabinet "Si vous le prenez sur ce ton, l'entretien est terminé. Ce chantage, je ne l'admets pas. Je ne donne pas d'interview sous la terreur. Vous soulevez un problème qui n'existe pas ! Ce terrorisme intellectuel, je ne l'admets pas." fulmine-t-il. L'ancien résistant, qui semble un instant se raviser, en se rasseyant, n'en démord pas : "La question que vous venez de me poser vous élimine en tant que journaliste honnête, allez vous-en ! Je ne veux plus vous voir, ne me forcez pas à appeler la police pour vous mettre dehors, foutez le camp ! Vous n'êtes pas chez vous, je vous ai dit de partir. Vous tiendrez vos discours dans la rue." |
Le journaliste, visiblement surpris, essaye de désamorcer la situation mais finit par obtempérer.
(Jamel Benhassine)
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