Sarkozy / chômage / 2007 : la séquence était montée
Brève Vidéo

Sarkozy / chômage / 2007 : la séquence était montée

Il s'agissait d'un montage, mais pas malhonnête.

La vidéo virale, que citait ce matin Daniel Schneidermann, et dans laquelle Nicolas Sarkozy reconnaissait qu'un taux de chômage supérieur à 5% à l'issue de son quinquennat serait un échec, est un extrait de l'émission A vous de juger, diffusée le 26 avril 2007 entre les deux tours de la présidentielle.

Cette vidéo, mise en ligne sur le compte youtube de Jean-Marc Ayrault (président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale), en est déjà à plus de 75 000 vues en 24 heures. On la trouve également sur Dailymotion. Mais en cherchant l'émission dans nos archives, on s'est aperçu que cette vidéo de 34 secondes, qui ne fait apparaître aucune coupe, est en fait un montage de trois courts extraits de l'émission.

Voici notre montage avec les coupes visibles des trois séquences entre 21h24 et 21h30 picto

 

Si le montage de la vidéo virale ne dénature pas les propos de Sarkozy, la séquence intégrale, qui dure six minutes, est évidemment moins percutante. Par exemple, quand Sarkozy énonce pour la première fois cet engagement de baisse du chômage, c'est pour expliquer qu'un Président de la République ne doit pas laisser la politique intérieure au Premier ministre.

Quatre minutes plus tard, quand Sarkozy réitère son engagement, sa réponse fait suite à un questionnement sur l'utilité du référendum dans la Ve République. Reste la dernière séquence de 15 secondes, où Nicolas Sarkozy reconnaît bien que ce serait un échec s'il ne parvenait pas à baisser le taux de chômage. Mais remise dans le contexte d'une séquence de 6 minutes...

picto le propos est forcément moins fort

Contacté par @si, le directeur de la communication de Jean-Marc Ayrault nous confirme que le groupe socialiste est à l'origine de la vidéo.

"Mais on n'a pas déformé la pensée du président, nous explique-t-on. On se rappelait qu'il avait dit quelque chose dans ce genre. On a trouvé l'émission jeudi matin, il fallait que ce soit fait dans la journée pour montrer les contradictions de Sarkozy vis-à-vis du sommet social. On aurait pu mettre les césures mais ce n'est pas de la malhonnêteté, juste un manque de temps".

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann intitulée "La spirale de la déroute", ou de revoir notre émission sur la bataille des vidéos à l'assemblée nationale.

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