Libertés menacées en Hongrie ? (presse hongroise)
Brève

Libertés menacées en Hongrie ? (presse hongroise)

En Hongrie, plusieurs dizaines de milliers de personnes (100 000 selon les organisateurs) ont manifesté hier dans les rues de Budapest contre le gouvernement conservateur du Premier ministre Viktor Orban, et la nouvelle constitution entrée en vigueur le 1er janvier 2012. Cette constitution, décrite comme restreignant les libertés, est accompagnée de plusieurs réformes renforçant les pouvoirs du parti d'Orban, malgré les protestations de l'opposition et de l'Union Européenne.

Tous les journaux hongrois qui parlent du rassemblement d'hier soir utilisent une dépêche et des photos de l'agence MTI (Magyar Távirati Iroda) fondée en 1881, et contrôlée par le gouvernement. "Soirée de manifestation pour la défense de la démocratie", titre Uj Néplap, avec une photo de la foule participant au rassemblement à la Une. L'information est ensuite traitée avec un petit article en bas de la page 7, avec une autre photo. Fejer Megyei Hirlap montre sur deux colonnes des pancartes brandies par les manifestants.

Kelet et Eszak ont choisi la même image que le premier quotidien, mais en la reléguant en bas de Une.

L'AFP a recensé les principaux changements dans la Constitution, depuis l'introduction "d'une référence explicite à Dieu" au bouleversement de la loi électorale ("Election à un seul tour, au scrutin de circonscription et au scrutin proportionnel de liste, avec 199 députés au lieu de 386. Les petits partis ne pourront plus négocier leur désistement en vue d'un second tour."), en passant par l'inscription dans la Constitution du forint comme devise nationale, ce qui obligera le Parlement à voter aux deux tiers en faveur d'un éventuel passage à l'euro. Sans oublier que les femmes s'inquiètent pour le droit à l'avortement, puisque la nouvelle Constitution "décrète que l'embryon est un être humain dès le début de la grossesse".

Dans son édition d'hier, le quotidien de gauche Napi Gazdaság constatait à la Une que, malgré l'opposition minoritaire au Parlement, les lois voulues par le premier ministre avaient été adoptées. Y compris celle renforçant le contrôle du gouvernement sur  la Banque Centrale, au grand dam des autorités européennes.

Le Premier ministre a tenté de rassurer la Commission Européenne, en écrivant à son président que la Banque Centrale (MNB) ne serait pas fusionnée avec les autorités boursières (PSZAF) avant mars 2013.

"La Hongrie doit s'attendre à une année difficile", explique Napi Gazdaság, les changements étant les plus importants que le pays ait connus. Le journal note qu'entre autres, les pouvoirs de la Cour Constitutionnelle (qui avait récemment retoqué une partie de la loi sur le contrôle des médias) sont réduits de manière significative.

Napi Gazdaság ajoute qu'outre la restriction des droits constitutionnels, les Hongrois s'inquiètent pour leurs économies placées dans les banques, craignant que le gouvernement n'y puise pour redresser les comptes de l'Etat.

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