Meurtres racistes à Florence (presse italienne)
Brève

Meurtres racistes à Florence (presse italienne)

Deux Sénégalais ont été abattus, mardi, à Florence par Gianluca Casseri, un Italien raciste. Il a, ensuite, plus d'une heure plus tard, tenté de tuer trois autres Sénégalais avant de se donner la mort. L'Italie est choquée et la presse s'interroge.

"La ville s'interroge sur les motifs du mystérieux tueur de Sénégalais", titre aujourd'hui Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi, qui consacre deux pages entières à ce drame. Il ajoute que les enquêteurs privilégient l'hypothèse d'un massacre ayant été préparé longuement à l'avance, et donc pas celle d'un accès de folie. Sur la deuxième page, un article évoque des arrestations de membres d'un groupe xénophobe et néo-fasciste qui n'aime "ni les Roumains, ni la politique impérialiste de George Bush"...







"Furie raciste, deux morts à Florence", titrait en Une La Stampa hier. "Deux meurtres et trois tentatives d'homicides prémédités", constate-t-elle aujourd'hui : "Le procureur et les enquêteurs sont convaincus que Gianluca Casseri avait étudié tous les détails de sa furie assassine. (...) A-t-il agi seul ou avait-il des complices ?"

"Hier, c'était aussi le jour de la douleur collective. La journée de deuil décrétée par le maire Matteo Renzi n'a pas été un événement rhétorique. Florence a pleuré deux morts et trois blessés sénégalais, dont deux très graves. Entre 12 heures et 12h10, la ville s'est arrêtée. Tout semble enfermé dans une bulle de confusion et de souffrance", ajoute  La Stampa.

 

Sans s'embarrasser de précautions, Il Reformista titrait hier : "Massacre nazi de Sénégalais"...

"Quelqu'un a vidé la maison de Gianluca", souligne pour sa part Il Messagero. La police soupçonne l'existence d'un complice, "parce que dans la maison d'un homme qui a laissé des traces abondantes de ses délires sur Internet il n'y avait même pas un ordinateur".

En France, Libération consacre une page à cette tuerie, et signale que "les sites d’extrême droite ont immédiatement célébré le «héros» Gianluca Casseri, qui «a eu le courage de faire ce que nous devrions faire en masse contre cette immondice nègre»".

Libération évoque aussi les interrogations qui pèsent sur l'influence de la politique de Berlusconi et de ses alliés : "Membres de l’ex-gouvernement Berlusconi, certains dirigeants de la Ligue du Nord (8% aux dernières législatives) ont, par le passé, proposé des wagons de métro séparés pour les immigrés ou des classes séparées pour les enfants étrangers. L’ex-maire de Trévise Giancarlo Gentilini avait, lui, suggéré «d’habiller les immigrés en lapins pour que les chasseurs puissent s’entraîner». «La Ligue est le parti le plus explicite mais tout le centre droit a parlé du spectre d’une ville de Milan envahie par les Tziganes. Et la gauche, qui a suivi la droite sur le thème de la sécurité, a aussi ses responsabilités», estimait hier, dans le quotidien La Stampa, le professeur de linguistique Federico Faloppa, auteur d’un livre intitulé Racistes pris aux mots."


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