"Duflot vendrait père et mère" : controverse Lipietz / Rue89
Brève

"Duflot vendrait père et mère" : controverse Lipietz / Rue89

Le dirigeant des Verts Alain Lipietz a-t-il dit que "Duflot vendrait père et mère pour devenir ministre", comme l'écrit Rue89 dans un article publié vendredi ? L'ex-député européen, qui a réagi samedi sur son blog, affirme que ses propos, tenus en "off", ont été tronqués. Pierre Haski, cofondateur de Rue89, dans sa réponse publiée hier, soutient que les propos étaient "on", mais admet "sans doute" une erreur.

A la suite "d'un déjeuner" avec Alain Lipietz, présenté comme un "retraité-blogueur" qui "a la liberté de ceux qui ne cherchent pas un poste" , la journaliste de Rue89 écrivait : "Il qualifie d'emblée la direction du parti de «bunker», un édifice tenu par «la bande des quatre»: Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Alexis Braud (responsable des événements de la campagne), Stéphane Sitbon (directeur de campagne)."

Alain Lipietz aurait ajouté : "Cette bande des quatre a le profil MJS... Des gens qui n'ont jamais travaillé ailleurs que dans le parti, qui sont arrivés trop jeunes en politique. Moi, en 68, je rêvais d'être prix Nobel; Cécile Duflot est à la botte du PS et est prête à vendre père et mère pour devenir ministre."


L'ex député européen des Verts a réagi samedi, sur son blog à cet article, et affirme avoir accepté "un déjeuner «off»" mais il précise "le jeudi elle me téléphone: «Finalement je fais un article de notre conversation, je vous l’envoie par mail». Assez mécontent du procédé (mais je n’y peux plus grand chose), et alors que la réunion commence, je corrige rapidement quelques formulations sur mon iphone et retourne à mon exposé."

Pour l'ancien candidat à la présidentielle 2002, remplacé avant le premier tour par Noël Mamère, il s'agit d'un "coup de force journalistique" dans le but "de fabriquer à partir de ces bribes des déclarations tonitruantes, dans l’espoir qu’elles soient reprises dans d’autres medias, ce qui fera des «clicks» sur Rue 89 et validera son «business model»".

Pour Lipietz, le responsable serait le rédacteur en chef, il ajoute: "Je téléphone à la journaliste; elle est très embarrassée. Malgré sa résistance (à elle), son rédacteur en chef a voulu rendre l’article plus «croustillant»."

Selon lui, ses propos étaient une "analyse rapide d’une génération politique" qui a été "transformée en attaque personnelle publique" avec comme conséquence "une femme (Cécile Duflot) qui semble insultée (...), une journaliste discréditée dans son respect du off et de la parole donnée, un media nouveau (Rue89) qui cherchait à s’affirmer comme un vrai journal purement «sur le web», (...) et qui retombe dans le tout venant des blogs invérifiables, colporteurs de hoax et de toutes les théories du complot..."


Dans sa réponse, Pierre Haski affirme: "Notre journaliste a pris soin de faire préciser la règle du jeu au début de ce déjeuner, lorsqu'elle a sorti son carnet pour prendre des notes. Elle lui a demandé: «Vous me direz si c'est off». Ce à quoi il a répondu: «Ne vous inquiétez pas, j'ai ma liberté de parole.»"

Pour Haski, le malentendu a eu lieu au moment de la relecture, "une pratique héritée des vieux médias" :

"Il y a eu discussion entre la journaliste et sa rédaction en chef (...) sur une phrase de l'article qui attribuait à «ils», c'est-à-dire implicitement Cécile Duflot et sa génération de cadres du parti, le fait d'être prêts à «vendre père et mère» pour un poste! A la relecture des notes de Sophie, il a été décidé de préciser que ce «ils» impersonnel visait explicitement la secrétaire nationale d'EELV, ce qui était fidèle à la conversation".

Le cofondateur de Rue89 ajoute :

"Cette modification par rapport à la version relue par Alain Lipietz ne changeait pas la nature du propos et ne lui a pas été soumise. C'est sans doute une erreur car elle a changé, en interne à EELV, l'ampleur des réactions aux déclarations de cet ancien dirigeant qui a aujourd'hui sa «liberté de parole», mais s'est néanmoins retrouvé mis en «procès»."

 
 

Et pour entendre  Lipietz parler des Verts, et d'Eva Joly, retrouvez l'émission où il était notre invité.

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