Sophia Aram : "Menacée mais pas intimidée" (Télérama)
sur France Inter n'épargne personne, s'explique auprès de Télérama sur les insultes et les menaces dont elle est victime depuis ses chroniques sur le FN en janvier et mars 2011. Elle met en cause des "supporters" du parti d'extrême-droite, mais aussi le Figaro et Marianne 2.
L'humoriste explique : "C'était principalement des messages du genre: «On va t'enfoncer des saucisses dans le c…» [...] Au départ, je n'ai pas pris tout cela très au sérieux, mais lorsque les menaces se sont faites plus précises, on a un peu renforcé la sécurité à l'entrée de mes spectacles." Elle précise : "En mars, après un autre billet sur le Front national. [...] Tout s'est emballé. France Inter a été assailli de messages, et a reçu des menaces plus précises… La direction de Radio France et la police m'ont conseillé de porter plainte, ce que j'ai fait. [...] En tournée, mes affiches ont commencé à être arrachées – elles le sont encore – et on a dû renforcer la sécurité." Dans son sous-titre, Télérama parle de "protection policière", mais Aram évoque "simplement" (à deux reprises) des mesures de sécurité renforcée lors de ses spectacles. |
Sophia Aram évoque également les attaques qu'elle a subies de la part de confrères des médias :
"Mais ce qui m'a le plus surprise à cette période, ce sont des réactions de personnes, ou de supports, n'ayant a priori rien à voir avec l'extrême droite. Marianne2, par exemple, à travers des papiers de Philippe Bilger, l'ex-avocat général mégalomane… Le Figaro, toujours prêt à déculpabiliser l'électorat frontiste, qui m'a accusée de vouloir faire gagner 12 % au Front national – pas moins. Ou même Guy Carlier, sur Europe 1, qui m'a traitée de «petite conne»." (Nous parlions ici de cet épisode).
Un des papiers de Philippe Bilger, blogueur associé à Marianne2
Extrait : "De fait, «ses origines», qu'elle met en avant tout en dénonçant chez les autres une telle fixation, ne démontrent rien. Ni pour ni contre. Ni qu'elle sait faire rire ni l'inverse. Elles ne lui donnent pas par principe un label de qualité et d'intelligence et en tout cas ne permettent pas d'effacer l'ignominie médiatique consistant à traiter une masse non négligeable de citoyens de «gros cons»."
Pourquoi parler de ces menaces aujourd'hui ? La chroniqueuse précise : "J'ai compris que toutes les mises au point que je pourrais faire n'empêcheraient pas les insultes et les menaces de proliférer… Et puis nous allons entrer dans une période électorale : il faut que les électeurs sachent quelles sont les méthodes utilisées par une partie des supporters du Front national. Et quels sont les arguments de ceux qui plaident pour une banalisation du FN."
(par Michel Martins)
L'occasion de relire notre dossier consacré au FN : Le Pen: attention, zone érogène!
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