Dette : échec US, "une bonne chose" (Krugman)
Brève

Dette : échec US, "une bonne chose" (Krugman)

L'échec du "super comité" américain, censé préconiser des mesures anti-déficit ? Une "bonne chose" estime le chroniqueur Paul Krugman. Après le pataquès de l’été entre Républicains et Démocrates, la commission du Congrès américain chargée du dossier des économies budgétaires a formé un super comité qui, tel superman, devait annoncer aujourd’hui lundi des mesures de réduction de déficit de 1 200 milliards de dollars sur dix ans. Ces mesures devaient être votées dans la foulée, le 23 novembre. Avec le franchissement de la barre des 15000 milliards, le problème de la dette publique américaine devient très épineux.

Las, nous apprend Philippe Lefébure ce matin dans sa chronique éco de France Inter, le super comité va jeter l’éponge. Certes, on ne se faisait guère d’illusions ("ils vont arriver soit à une impasse, soit à un accord a minima", a dit le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, cité par Reuters) et depuis quelques jours, nous apprend le correspond de RFI à Washington, "les membres de la commission ne négocient même plus. Leurs seuls débats porteraient désormais sur la manière d'annoncer l'échec, peut-être dès ce lundi." Nous y sommes.

La nouvelle va faire au moins un heureux: Paul Krugman. Dans son billet du New York Times paru le 17 novembre, Failure is good (l’échec c’est bien, en français sur le site de la RTBF), le chroniqueur explique pourquoi ce super comité, composé de 6 Républicains et 6 Démocrates, ne pouvait pas fonctionner : "Dans le monde démocrate, le haut est en haut et le bas est en bas. Augmenter les impôts augmente les recettes et réduire les dépenses publiques alors que l'économie est déprimée réduit l'emploi. Mais dans le monde républicain, le bas est en haut. On augmente les recettes fiscales en réduisant les impôts pour les grosses entreprises et les riches et en réduisant drastiquement les dépenses gouvernementales on met en place une stratégie pour créer des emplois."

Pour Krugman, le compromis est impossible car non souhaité de la part des deux partis. Et de fustiger le rôle des médias qui auraient dû être "prêts à montrer qui refuse réellement de faire des compromis. Mais les médias ne le sont pas. Si et surtout quand le super comité va échouer, tous les reportages seront basés sur des "il a dit", "elle a dit", citant des Démocrates qui accuseront les Républicains et vice versa, sans jamais expliquer la vérité." Pourquoi Krugman se réjouit-il de l’échec ? Parce que, selon lui, "ce sont les valeurs fondamentales et c'est une décision qui devrait être prise par les électeurs, pas par une sorte de comité censé transcender le fossé partisan."

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