A Proglio, l'information reconnaissante
Brève

A Proglio, l'information reconnaissante



A Henri Proglio, l'information indépendante reconnaissante. On ne remerciera jamais assez le président d'EDF qui, en retirant ses budgets publicitaires jusqu'en fin d'année à La Tribune après un article lui ayant fortement déplu, a attiré l'attention générale sur cet article, qui aurait pu échapper à quelques lecteurs distraits. Partant du principe, cher à nos grand-mères, que seule la vérité blesse, nous sommes donc amenés à considérer pour vraie, l'idée que EDF se prépare, en effet, à abandonner la technologie EPR (même si, lecture faite, le titre semble légèrement survendeur par rapport au contenu de l'article, en tout cas pour le non-spécialiste que je suis). Le manque à gagner serait, pour La Tribune, d'environ 90 000 euros. Pour une belle campagne de notoriété, le tarif reste modique.

Le second effet positif du coup de sang du patron d'EDF, est de nous rappeler l'état habituel de sujétion dans lequel se trouve la presse, économiste et généraliste, financée par la publicité, à l'égard de ses grands annonceurs. La pub n'est pas seulement rusée, elle est brutale. Si Proglio a réservé sa colère à La Tribune, c'est donc parce que rien d'autre, dans ce qui se dit et se publie sur EDF, dans les médias sous perfusion publicitaire, ne lui déplait particulièrement. Pour un Jacques Rosselin, directeur de La Tribune et vieux bourlingueur de presse (on peut l'écouter ici évoquer les rapports entre hommes d'affaires et médias), qui a eu le courage de twitter la décision d'EDF à peine cette décision connue, combien de silences complices, et d'autocensures efficaces ? Même si on peut le constater chaque jour (à cet égard, je vous recommande l'interview matinale du patron de PSA par Aphatie, un modèle de suavité à étudier dans les écoles), de tels rappels sont salutaires.

Toutes proportions gardées, il en va des retraits de budgets publicitaires comme des procès en diffamation: leur principal effet est d'attirer l'attention sur l'article, ou l'émission, incriminés. Je me faisais la même réflexion hier matin, en entendant chez Pascale Clark Henri Leclerc, avocat du couple DSK-Sinclair, annoncer son intention de poursuivre Le Figaro qui, citant des confidences anonymes, assurait que DSK avait l'intention de se faire soigner. Si l'info du Figaro avait pu passer inaperçue, elle était ainsi validée. Proglio, DSK-Sinclair: si l'on crée en France un prix de la liberté de la presse, on a là des candidats sérieux.

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