"On savait que le comparateur était un peu bancal", admet Samuel Laurent. Il est réalisé à partir du programme du PS : une colonne liste le programme officiel, et pour chaque thème, les candidats se voient octroyer un "pouce vert" s'ils ont fait campagne sur ce point, et rien s'il n'en ont pas particulièrement parlé. "Un élément n'a pas été compris, détaille le journaliste. Lorsqu'il n'y a pas de "pouce vert" dans une case, cela ne veut pas dire que le candidat ne reprend pas à son compte ce point du programme. Mais c'est ce qu'ont cru les militants qui nous ont contactés."

Mais comment définir les éléments sur lesquels les candidats ont fait campagne ? "On a établi le comparateur à partir de leur site de campagne, de leurs principales prises de parole depuis un mois, explique le journaliste, mais des prises de parole ont pu nous échapper." D'où l'intérêt de ce work-in-progress, notamment en collaboration avec Twitter… "on savait qu'on allait être critiqué, on attendait des retours pour faire des corrections".

Ce sont les militants de de Royal qui ont été les plus virulents, et Samuel Laurent ne s'est pas privé de le dire :

Et cela donne ce genre d'échanges :

Les militants en faveur des autres candidats se sont aussi fait entendre, parfois par la voix du staff du candidat : Caroline de Haas, pour Martine Aubry, conseille par exemple dans ce tweet de créer une nouvelle rubrique concernant l'égalité homme/femme, ou Charlotte Brun, secrétaire nationale socialiste :

Le staff de Montebourg a de son côté plutôt réagi par mail, demandant notamment à ce que des "pouces verts" soient rajoutés sur les point de la séparation des activités de dépôt et d'investissement des banques, et de la taxation des bonus et des stock options. Quant à l'équipe de Hollande, c'est directement aux rubricard PS du journal qu'ils se sont adressés.

Une deuxième version du comparateur, corrigée, vient d'être publiée. Nulle doute qu'elle déclenchera elle aussi son lot de retours.