Le "fact checking" arrive doucement en France
Brève Vidéo

Le "fact checking" arrive doucement en France

L'heure de gloire du "fact checking" est proche.

Sur son blog, la journaliste Alice Antheaume, responsable de la prospective à l'école de journalisme de Sciences Po, détaille une tendance qui monte dans le journalisme, notamment online : la vérification des affirmations diverses et des chiffres variés lancés tous les jours par les responsables politiques.

"A l’orée de la campagne présidentielle 2012, les rédactions françaises se mettent en ordre de bataille pour faire du «fact checking» en quasi temps réel, cette technique journalistique anglo-saxonne qui permet de jauger la crédibilité de la parole politique.


L’un des modèles du genre, c’est le site américain Politifact.com, qui a mis en place un outil appelé «truth-o-meter» (le véritomètre), et qui a été récompensé dès 2009 par le prix Pulitzer, le graal journalistique", écrit Antheaume.

Sur Lemonde.fr, le blog Les Décodeurs, tenus par des journalistes de la rédaction, s'était lancé l'an dernier sur ce créneau, et Libération a fait une rubrique spécialisée, mais aussi un blog, de sa rubrique Désintox. Mais Antheaume ne s'intéresse pas vraiment à leurs exercices d'explication après-coup. "La difficulté, c’est le temps réel, écrit-elle. (…) L’enjeu, c’est donc, à terme, de pouvoir superposer le temps du «live» avec celui du «fact checking». C’est parfois possible, comme la semaine dernière, alors que Valérie Pécresse, ministre du Budget, assène, au Grand Journal de Canal+, que les Français semblent fumer de moins en moins. La réponse tombe aussitôt: «Les ventes (de tabac, ndlr) ont augmenté de 2,6% en 2009 et sont restées stables en 2010», écrit Bastien Hugues sur Twitter."

Faute de moyens, "peu de rédactions françaises se sont vraiment lancées dans l’exercice de la vérification en temps réel", explique Antheaume. Aux Etats-Unis, signale-t-elle, "c’est une autre histoire" : "Non seulement la vérification de la parole politique fait partie de la culture journalistique, mais elle devient une arme politique. En effet, l’équipe de campagne de Barack Obama vient de lancer Attackwatch.com qui répertorie les attaques contre le président des Etats Unis, candidat à sa succession, et les démonte une par une en y apportant sa propre expertise – avec un biais politique évident."

Mais même si la culture du "fact checking" n'est pas encore bien installée en France, il est clair que les journalistes qui la pratiquent parviennent parfois à attirer l'attention des politiques qu'ils critiquent. Exemple ? Martine Aubry, présente hier dans les locaux de Libé, s'est appliquée à répondre point par point à une Désintox qui l'épinglait pour avoir surestimé la responsabilité de Sarkozy dans le déficit public actuel…

Désintox de la désintox, par Martine Aubry picto


@si aussi verse régulièrement dans le fact checking, avec par exemple notre article sur la fiche médicale de Nafissatou Diallo.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Lire aussi

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.