Le "bourreau" Mladic arrêté (presse européenne)
Brève

Le "bourreau" Mladic arrêté (presse européenne)

Comment illustrer l'arrestation du "boucher" serbe Ratko Mladic, accusé d'avoir personnellement organisé le massacre de 8 000 personnes à Srebrenica en juillet 1995 ? L'homme est inculpé de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Libération et le journal écossais Scotsman ont choisi de montrer un des charniers où ont été jetés les corps des victimes. Mais très peu de médias ont fait ce choix, privilégiant soit l'image du militaire martial de l'époque, soit celle du vieil homme, présenté hier comme trop malade pour répondre aux enquêteurs.

Au sud de l'Europe (Espagne, Portugal, Italie) comme au Nord (Scandinavie), Mladic ne fait pas la Une. Il ne semble avoir fait l'événement qu'au centre du continent.

L'arrestation fait sensation en Croatie, elle aussi ex-République de Yougoslavie, et soeur ennemie de la Serbie. Exemple avec le quotidien populaire croate 24 Sata, qui consacre 19 pages à l'arrestation : "Il n'y a pas de vraie punition pour de tels crimes", dit le surtitre. Le titre est encore moins ambigu : "Démon et boucher", crie-t-il en lettres capitales.


La première double page montre les cercueils dans lesquels ont été placés les corps des victimes quand ils ont été exhumés.

Le choix de Libération est fort : une "affiche" en pleine page de Une, montrant un charnier en noir et blanc, sans aucune référence visuelle à Mladic. En Ecosse, le Scotsman a fait un compromis, en figurant Mladic et un charnier.


Le fier militaire s'affiche ailleurs, en Allemagne, en Autriche :


Ou au Royaume-Uni :

En Pologne, la Gazeta fait le même choix. A notre connaissance, le hongrois Kelet Magyarorszag, est l'un des très rares, voire le seul à avoir choisi d'illustrer la triste vérité : Mladic a dirigé ces massacres sous l'oeil des Casques Bleus, mais aussi des satellites et autres moyens de surveillance européens, sans que rien ne soit fait pour les arrêter.


Mais le bourreau est aujourd'hui un vieil homme, arrêté. Ce qu'ont choisi de montrer d'autres quotidiens, en Belgique, Royaume-Uni :


Et en Grèce et en Irlande :

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