Qui sont les "binationaux" du foot ? (Lemonde.fr)
Brève

Qui sont les "binationaux" du foot ? (Lemonde.fr)

Après l'enquête du site Mediapart sur d'éventuels "quotas discriminatoires" secrets dans les centres de formation de la FFF, Laurent Blanc, sélectionneur de l'équipe de France, a immédiatement démenti... en soulignant tout de même le problème posé par les joueurs binationaux, formés en France mais qui décident de porter le maillot d'un autre pays. Le Monde.fr s'attarde sur cette dimension du football.

Mediapart a semé le trouble dans le football hexagonal en publiant hier une enquête intitulée "Foot français : les dirigeants veulent moins de noirs et d'arabes". Le site accuse quelques dirigeants de la Fédération Française de Football d'avoir approuvé "le principe de quotas discriminatoires officieux dans les centres de formation de la fédération". La fédération a immédiatement démenti mais Laurent Blanc a tout de même souligné, via son chef de presse Philippe Tournon, le problème des footballeurs "qui possèdent une double nationalité, qui passent trois ans en pré-formation en France, puis partent ensuite à l'étranger sous d'autres maillots".

L'occasion pour le Monde.fr d'analyser la question de ces binationaux, qui "ont choisi de jouer pour le pays d'origine de leurs parents".


"Lors du Mondial sud-africain, dix-huit des vingt-trois joueurs de la sélection algérienne étaient nés en France, mais ont choisi de porter les couleurs du pays de leurs parents", annonce ainsi le site, avant d'ajouter que "le Maroc, la Tunisie, le Cameroun, le Sénégal, la République démocratique du Congo ou encore la Côte d'Ivoire" n'hésitent pas à allouer "des moyens spécifiques pour aller chercher des joueurs dans les clubs européens". Mais pourquoi un tel engouement pour ces formations ? Pour les journalistes du monde.fr, "ces joueurs arrivent «tout faits» dans leur sélection, avec une bonne expérience du haut niveau".

Du côté des binationaux eux-mêmes, deux arguments sont développés. Le premier a trait à l'origine. Le site rapporte ainsi les propos de Marouane Chamakh, joueur de l'équipe marocaine : "Je savais combien cela serait important pour mes parents et je suis fier d'avoir déjà disputé cinquante rencontres pour le Maroc. Je voulais garder ce lien avec mes origines." Pour le Monde.fr, le second argument est stratégique : "D'un strict point de vue économique, un joueur a tout intérêt à jouer pour une équipe nationale : le fait d'être international lui permet d'augmenter sa valeur sur le marché des transferts."

L'article cite également Laurent Blanc qui, le 27 février s'énervait déjà à ce sujet : "C'est un grave problème, on ne peut pas continuer comme ça. Il y a des joueurs qui font l'équipe de France des moins de 16, 17, 18, 19, 20 ou 21 ans, qui font même parfois l'équipe de France A, puisque quand on fait un match non officiel ça ne compte pas, et qui au dernier moment choisissent leur pays d'origine". Mais, apprend-t-on à la lecture de l'article, "depuis juin 2009, le règlement de la Fédération internationale de football (FIFA) autorise un joueur à changer une fois d'équipe nationale, sans limite d'âge, à condition de n'avoir pas joué de compétition en "A" avec sa précédente sélection".

"Ce changement de réglementation s'est appliqué sur proposition de l'Algérie", rappelle le Monde.fr. Pour François Blaquart, le directeur technique national du foot français, qui s'exprimait à ce sujet le 4 avril dernier, "la FIFA s'est copieusement vendue aux nations africaines".  De quoi tenter de limiter "le nombre de joueurs français de type africains et nord-africains", comme l'avance Médiapart ? La ministre des Sports Chantal Jouanno a demandé "une inspection aux services de la jeunesse et des sports afin de faire toute la lumière sur cette affaire".

Daniel Schneidermann a consacré le 9h15 de ce matin à cette polémique.

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