Ce jeudi 21 avril, les déclarations d'intérêts des ministres seront rendues publiques à la demande de François Fillon. Chaque membre du gouvernement a dû préciser toutes les fonctions qu'il occupe ainsi que ses intérêts financiers. Même chose pour les proches (femmes et enfants) des ministres. Mais toutes ces données vont-elles être publiées ? Pas sûr comme l'a noté Mediapart car dans un courrier envoyé aux ministres, Fillon est resté ambigu sur les informations concernant les proches : "dans un souci de transparence, les déclarations d'intérêts des ministres seront rendues publiques sur le site Internet du gouvernement, à l'exception des informations pouvant concerner la vie privée des personnes tierces" a-t-il écrit. Faut-il comprendre qu'en cas de conflits d'intérêts avec les proches, les ministres devront régler le problème en toute discrétion ?

Pour Mediapart, faute de publication des données, le soupçon demeurera. Et le site de multiplier les exemples de conflits d'intérêts potentiels entre un ministre et son entourage immédiat.

Autre exemple : la femme d'Alain Juppé. "Faut-il s'interroger sur les informations dont dispose Isabelle Juppé au groupe Lagardère, qui co-contrôle la société EADS, leader européen de l'industrie de l'aéronautique, de l'espace et de la défense, tandis que son mari est ministre des affaires étrangères ? Aurait-elle pu occuper son poste actuel de directrice déléguée au développement durable chez Lagardère si son mari avait conservé plus de quelques semaines le ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, où il avait été nommé en mai 2007 avant de devoir renoncer?"

Ces deux cas ne sont pas isolés. La liste des ministres dont les fonctions exercées par des proches pouvant relever du conflit d'intérêts est longue : Lagarde, Bachelot, NKM ou encore Guéant sont également cités par Mediapart.

Reste à trouver le juste milieu entre la lutte contre les conflits d'intérêt et le respect de la liberté des proches à poursuivre une carrière professionnelle. L'une des solutions serait de faire remplir une déclaration d'intérêts avant même la nomination du ministre selon Olivier Dord professeur de droit public à Paris-X interrogé par Mediapart. En attendant, concernant les proches, il faudra se contenter des promesses du gouvernement.

Dans la série "conflits d'intérêts", replongez-vous dans le dossier Woerth/Bettencourt