Référendum : L'Islande refuse l'accord Icesave pour la 2e fois
Brève

Référendum : L'Islande refuse l'accord Icesave pour la 2e fois

Un deuxième "non".

Samedi, les Islandais ont rejeté pour la seconde fois par référendum l'accord Icesave, censé organiser le remboursement par l'Islande de plus de 3 milliards d'euros à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. En cause : la faillite des banques islandaises fin 2008, dont une filiale internet, Icesave, ciblait particulièrement les clients hollandais et britanniques. Les gouvernements des deux pays en question avaient remboursé "leurs" épargnants, puis ont envoyé la facture à l'Islande.

Près de 60% des Islandais se sont prononcés contre l'accord, négocié par le gouvernement au début de l'année. Il prévoyait que l'Islande étale ses remboursements entre 2016 et 2046, à un taux d'intérêt de 3% pour le 1,3 milliard d'euros dû à la Haye et de 3,3% pour le reste dû à Londres. Le 20 février, le Président Olafur Ragnar Grimsson, qui s'appuie sur des pétitions de dizaines de milliers de signataires contre l'accord, avait refusé de promulguer cet accord, et appelé à un référendum. Début 2010, il avait déjà refusé un premier accord Icesave (qui prévoyait un remboursement au taux de 5,5% sur une durée de huit ans) et lors du référendum qui avait suivi en mars, 93% des votants s'y étaient opposés.

Selon les chiffres officiels d'hier, portant sur 70% des bulletins dépouillés, le "non" arrive en tête avec 57,7%. Johanna Sigurdardottir, la première ministre de centre gauche, qui considérait cet accord comme "capital" pour l'Islande, a souligné que ce résultat était "un choc" pour le gouvernement, mais aussi pour le parlement dont 70% des députés avaient approuvé l'accord. Le Président a en revanche estimé que les deux référendums avaient permis de "rendre au pays la confiance perdue lors de l'effondrement de l'économie" et qu'il avait "renforcé encore plus la démocratie".

A Londres et à La Haye, la nouvelle n'a pas ravi : "Il semble que cette affaire va maintenant finir devant la justice", a commenté le numéro deux du Trésor britannique, Danny Alexander. Et le porte-parole du ministère néerlandais des Finances a déclaré que "le stade des négociations est révolu". Si elle est effectivement menée, la procédure judiciaire sera aux mains de l'Association européenne de libre échange (AELE), qui régit les règles prévalant entre les membres de l'Union européenne, l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège, au sein de l'Espace économique européen. En mai 2010, l'AELE avait déjà informé l'Islande qu'elle estimait que le pays avait fauté en ne remboursant pas les contribuables anglais et hollandais. Les règles de l'AELE stipulent en effet que chaque pays est obligé de garantir les dépôts dans ses banques, jusqu'à un montant de 20 000 euros par épargnant. Aujourd'hui, l'AELE souligne qu'à défaut de réponse du gouvernement islandais, la procédure de sanction s'enclenchera.

Néanmoins, le gouvernement islandais a tenté dimanche de calmer jeu. Le ministre des Finances, Steingrimur Sigfusson a assuré que son pays n'avait "aucun problème d'aucune sorte" pour régler ses dettes : "Les réserves sont plus que suffisantes pour couvrir tous les paiements dans les prochaines années." Il a déclaré que son gouvernement "allait essayer de coopérer" avec l'AELE durant la procédure, qui pourrait durer de "un an à dix-huit mois". Il a aussi juré que, malgré le rejet d'Icesave, les victimes de la faillite de la banque en ligne, y compris la Grand-Bretagne et les Pays-Bas, pourront être, à terme, indemnisées au-delà de 90% des fonds déposés.

Quels sont les enjeux de l'accord Icesave ? La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont-ils le droit de réclamer le remboursement de l'Islande? Le référendum est-il le signe d'une "révolution démocratique"? Ce sont les questions que nous avions posé il y a quelques semaines dans dans notre émission.

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