Et si on regardait aussi la femme invisible ?
Brève

Et si on regardait aussi la femme invisible ?

Hier furent évoqués, dans un Vite dit intitulé l'Homme invisible expose à Paris !, les travaux de l'artiste chinois Liu Bolin :

Liu Bolin, 2005

Liu Bolin, 2010

Un aimable @sinaute réagit aussitôt par courrier : « Sans rien enlever au travail de ce monsieur, je me permet de vous faire part du travail de Desiree Palmen, qui a fait le même genre de travail bien avant et notamment en territoire palestinien et qui n'a pas eu droit à la même exposition que Liu Bolin. »

Desiree Palmen, 1999

Desiree Palmen, 2001

Damnaide ! Le plagiat est un sport couramment pratiqué par les artistes contemporains, les exemples ne manquent pas, aussi la question se pose-t-elle : Liu Bolin est-il un athlète de haut niveau ?

Desiree Palmen, 2002

Desiree Palmen, 2006

Pour réponse, voici des extraits d'une entrevue parallèle de Liu Bolin et Desiree Palmen, réalisée en 2010 par Pauline de La Boulaye :

« Quand avez-vous commencé?
LB : A Pékin, le 18 novembre 2005.
DP : J'ai commencé à m'intéresser au concept d'adaptation en 1995 : dans deux muséums d'histoire naturelle, j'avais amalgamé des objets et histoires personnels avec des objets scientifiques. Puis, j'ai fabriqué des costumes : celui qui les portait se confondait avec des objets. En 1999, j'ai fait mon premier vêtement de camouflage pour échapper au regard d'une caméra de surveillance qui était équipée d'un immense écran, dans un bureau de poste. Je ne tenais pas à me voir à chaque fois que j'allais acheter des timbres.

Connaissiez-vous le travail de l'un et de l'autre?
LB : Non.
DP : La première fois que j'ai entendu parler du travail de Liu Bolin, c'était en 2008.

Qu'est-ce qui vous différencie selon vous?
LB : Mon travail trace une mémoire du processus de développement de la Chine. Il ne s'agit pas d'une simple technique.
DP : Dans le travail de Bolin, le corps humain est debout et droit la plupart du temps. Le visage est peint. De plus, je crois qu'il vise la perfection (technique). Pour moi, le concept de chaque oeuvre est plus important.

Comment procédez-vous pour transformer les vêtements ou le corps et obtenir une telle illusion d'optique?
LB : J'utilise de la peinture acrylique et du maquillage. Je suis comme un tireur d'élite : le corps, le visage et les mains peints de la même couleur que l'arrière-plan.
DP : J'utilise des vêtements (parfois confectionnés par moi-même) et de la peinture résistante à l'eau. Je travaille sur place avec un appareil numérique et un figurant, mais je peins les costumes dans mon studio. Ensuite, je retourne sur les lieux avec un appareil argentique (parfois une caméra vidéo) pour la prise de vue. J'ai souvent (recours à) l'aide d'un photographe professionnel. »



L'entrevue intégrale de Desiree Palmen et Liu Bolin par Pauline de La Boulaye est disponible sur le site de Desiree Palmen, sur cette page-là exactement.

 

Retrouvez ma chronique hebdomadaire tous les samedis, par ici.

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