Pardonner à Alliot-Marie ? (Le Temps, Tunisie)
Brève

Pardonner à Alliot-Marie ? (Le Temps, Tunisie)

Le quotidien tunisien Le Temps revient, sur un ton semi-ironique, sur les déclarations de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères (évoquant une aide de la France pour maintenir l'ordre sans effusion de sang) qui ont provoqué une polémique en France. Tandis que l

es journalistes du quotidien officiel La Presse de Tunisie ont destitué leurs dirigeants.

"Allons-nous aussi pardonner a M A M Banania alias Michèle Alliot-Marie sa volonté spontanée d’avoir voulu venir en aide à notre ex-super flic d’ex-président ? Cela, malheureusement, nous ne le pouvons guère. Car c’est une atteinte à notre supériorité en ce domaine précisément. Si comme beaucoup de responsables français elle n’a rien vu venir de la révolution tunisienne, elle n’a aucunement le droit d’ignorer que nous avons le même nombre de fonctionnaires de police toutes catégories confondues que la France avec un nombre d’habitants sept fois inférieur à celui de l’hexagone." écrit Le Temps en page 3.

"D’autant plus que nos agents n’ont rien à envier à ceux de la France question formation et pratique. Au contraire si la France avait un jour besoin de régler les problèmes de ses banlieues nous lui accorderions volontiers quelques contingents qui viendront, au bout de quelques jours, à bout de tout esprit de révolte et de désobéissance. Le peuple tunisien dans sa grande majorité sait de quoi il parle. Il est largement passé par cette expérience et il a réussi avec mention très bien toutes les étapes jalonnées d’examens des longues et difficile études inhérentes à l’assimilation de la torture comme mode de vie."

Le Temps jeudi 20 janvier 2011 picto

La Presse "épure sa langue de bois".

Par ailleurs, Libération revient sur "l'épuration de sa langue de bois", par le journal La Presse.

"La Presse de Tunisie  était devenu le porte-voix du régime au fil des ans. Jusqu’à samedi. Au lendemain de la fuite de Ben Ali, le quotidien a connu sa propre révolution. Les journalistes ont gentiment prié leur rédacteur en chef, nommé par l’ex-parti au pouvoir, le RCD, de dégager.«La révolution concerne tout le monde, c’était impensable pour nous que le journal ait lemême contenu qu’avant»,insiste Souad benSlimane, journaliste à la rubrique culture. Depuis mardi, c’est donc un comité de rédaction composé de onzejournalistes qui décide du contenu du journal. Le contraste est flagrant : le 19 janvier, une caricature sur le gouvernement de transition a remplacé la photo de Zine el-Abidine Ben Ali (Zaba) en une. Pendant vingt-troisans, tous les jours, Zaba était en une du journal, toujours souriant."

"Fouzia Mezzi, la chef du comité de rédaction ce jour.«Il y a une volonté d’être libre, mais c’est pas facile,soupire Souad.Il va falloir désintoxiquer les gens, on a toujours cette autre partie de nous qui nous dit : "Bon, ça va être censuré, essaie d’arrondir les angles, d’enjoliver les choses."»«Cela fait des années qu’on chuchote en parlant politique. Devenir libre tout de suite, c’est difficile, quel sens donner au mot liberté après une cinquantaine d’années de répression»,ajoute-t-elle."

Libération jeudi 20 janvier 2011

"Les autres médias grignotent de nouveaux espaces de liberté. A la télévision tunisienne, les journalistes ont également mis leurs anciens dirigeants au placard. La télévision TV 7 a légèrement modifié son logo. Des Tunisiens y interviennent en direct à longueur de journée. Même la TAP (Tunis Africa Press), l’agence de presse officielle, parle désormais des Tunisiens qui descendent dans la rue pour manifester contre le maintien du RCD au gouvernement." ajoute Libération.

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