Face à la Tunisie, l'Algérie se tait (El Watan)
"Pas un seul mot n’a été dit sur cette petite révolution qui a lieu chez nos voisins de l’est, qui polarise pourtant l’actualité internationale. Il est en effet assourdissant, ce silence des autorités algériennes qui, de par la proximité historique et géographique avec la Tunisie, auraient dû jouer le voisin «protecteur» d’un pays «frère et ami» dont le sort s’annonce en pointillé… Après tout, c’est aussi cela, le «bon voisinage». "La répression des opposants et la fermeture de tous les espaces d’expression à l’opposition et aux sociétés civiles sont consubstantielles aux régimes de Ben Ali et de Bouteflika. "C’est, tout compte fait, une bien délicate posture que celle de l’Algérie officielle, réduite à gloser sur le Soudan et les prix de la farine et de la semoule pendant que le monde entier – y compris l’Egypte et l’Arabie Saoudite –salue, même à voix basse, le choix du peuple tunisien." |
El Watan parle du regard envieux de la "rue algéroise" page 5 : "«Les Algériens ont de quoi avoir honte», estime un trentenaire. «Eux qui passaient leur temps à se moquer des Tunisiens et à dire qu’ils ne sont pas des hommes… Quelle leçon donnée aux blablas algériens», ajoute-t-il avec un haussement d’épaules. Mais les réseaux sociaux sont assurément l’endroit où les Algériens ont le plus intensément apporté leur soutien aux «frères tunisiens» et ont montré leur admiration pour ceux qui sont les «vrais lions» du Maghreb."
"Sur Facebook, plate-forme favorite des internautes algériens, le déroulement des événements s’est fait heure par heure, minute par minute même. Frustrés par l’essoufflement de la vague de contestation en Algérie, les «facebookistes» se sont rabattus sur la révolte voisine. Les nombreuses vidéos des émeutes et de la sanglante répression des forces de l’ordre tunisiennes sont postées encore et encore, avec forces commentaires et invectives. L’on fait des parallèles avec la situation algérienne, mais l’on ironise aussi et surtout sur «ce gouvernement qui calme la fronde populaire à grand renfort de bidons d’huile». Puis, à mesure que les événements se précipitent à Tunis, une frénésie «rouge» s’empare de la Toile. «Historique ce qui se passe en Tunisie. Le peuple ne croit plus aux promesses éculées et n’a plus peur. La peur a changé de camp», commente-t-on à foison."
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