Un cardiologue accuse Servier (Libération)
Brève

Un cardiologue accuse Servier (Libération)

"Le Pr Bernard Iung accuse le laboratoire d’avoir dénaturé la présentation de son rapport de 2009 sur les dangers du médicament, afin d’éviter son retrait." explique Libération, tout en soulignant la position contradictoire de ce cardiologue qui a quand même défendu le médicament devant l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

"Servier a-t-il sciemment manipulé la présentation d’une étude cruciale sur les effets de son Mediator dans le but de maintenir coûte que coûte son médicament sur le marché ? C’est ce que révèle à Libération  le professeur de cardiologie Bernard Iung, auteur d’une étude qui démontre le lien de causalité entre le Mediator et les valvulopathies. Des résultats qui ne l’ont pourtant pas empêché de défendre devant l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) que  «les propositions du laboratoire»  visant à maintenir malgré tout le Mediator sur le marché  «sont adéquates». La contradiction avait choqué plusieurs cardiologues interrogés par Libération."

"L’histoire commence en juillet 2009. A la suite des alertes lancées par la pneumologue Irène Frachon, l’Afssaps demande à Servier de réaliser une étude de cas. Le labo fait logiquement appel à Bernard Iung, un des meilleurs spécialistes français des atteintes aux valves du cœur."

"«J’avais écrit que vu le signal fort [de toxicité, ndlr], une surveillance échocardiographique des patients traités au Benfluorex était adéquate.»Cette remarque de bon sens «était celle qui figurait sur la dernière diapo la veille de la réunion dans l’après-midi»."

Libération jeudi 13 janvier 2011

"Le jour de la présentation, Bernard Iung dit avoir découvert des «modifications» sur la diapositive, où il a été ajouté que «les propositions du laboratoire» sont adéquates. Donc qu’il n’y a pas lieu de suspendre le Mediator. «J’ai sans doute manqué de discernement», regrette Bernard Iung dans un entretien accordé hier à Libération. Il accuse le laboratoire d’avoir modifié in extremis le texte de sa présentation pour y inclure cette conclusion".

"A partir d’aujourd’hui, la Société française de cardiologie (SFC) tient au Palais des congrès à Paris ses journées européennes. Car si officiellement le «thème d’actualité» (sic) est «la thrombose et les médicaments antithrombotiques», ce raout annuel sera empoisonné par le scandale du Mediator et la prochaine publication du rapport de l’Igas, samedi. (...) Selon nos informations, les deux coprésidents de la«séance à thème»sur le Mediator et les valvulopathies cardiaques, ajoutée au programme à la dernière minute en décembre, ont décidé, la semaine dernière, de se retirer des débats. Le casting avait de quoi faire grincer des dents, puisque Geneviève Derumeaux, présidente de la SFC, et Bernard Iung, cardiologue à l’hôpital Bichat, ont tous deux mené une étude sur le Mediator pour le compte de Servier." écrit Libération dans un deuxième article.


Un élément supplémentaire pour notre dossier Médecine: au pays de l'info-labo

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