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Le magistrat, le journaliste, et la conductrice

C'est une petite leçon de journalisme, que donne Philippe Bilger, haut magistrat et blogueur

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Quand même ! je trouve çà un peu fort de café d’utiliser ce Philippe Bilger pour donner des leçons de journalisme.
D’abord, il n’y a besoin de personne pour signifier aux folliculaires qu’ils font preuve pour le moins de légèreté dans leurs articles. La question qu’on pourrait d’ailleurs se poser est « à la demande de qui cet article a-t-il été écrit dans ce sens ? ». Mais à la lecture du blog de ce haut magistrat, on peut aussi se poser la question : « pourquoi est-ce justement sur ce sujet qu’il est intervenu ? »
Enfin, c’est une figure de style parce que l’on sait bien que les élections sont dans deux ans et que la droite se porte mal. Alors il faut que le bon citoyen se sente inquiet, qu’il sache que la banlieue héberge des zones de « non-droit » et qu’il va falloir se protéger des hordes islamo-négroïdes qui viennent jusque dans nos (etc…).
Effectivement, les journalistes (enfin, ceux qu’on autorise à écrire dans la presse sérieuse) sont d’un amateurisme consternant sur tous les sujets qui ne concernent pas les potins de la politique parisienne. Mais personnellement, je trouve beaucoup plus inquiétant qu’un avocat général tienne des propos tellement orientés avec une telle audience. J’avoue que je suis bien content de m’être fait couper les cheveux, d’être plutôt blanc gras et vieux. Je n’aimerais pas être justiciable devant un tel personnage en étant jeune issu de l’immigration visible.
Que l’on traite les avocats de vendus au plus offrant et faisant fi de la déontologie pour faire gagner leurs clients contre la justice, c’est sans doute le prix à payer pour avoir une défense correcte contre le pouvoir exorbitant de l’institution (laquelle d’ailleurs ?). Mais un avocat général est sensé défendre la société contre les auteurs de crimes (ou au moins de délits), pas condamner a priori une certaine partie de la population sous le simple prétexte de son origine sociale ou pour le moins de décider avant jugement de qui est coupable et de quoi sans que qui que ce soit puisse lui dire qu’il n’en a pas le droit !
Avec ce genre de personnage, il vaut mieux avoir détourné quatre cent millions d’euros que de se promener dans la rue avec dix grammes de chichon. Je sais, j’exagère ! mais c’est pourtant bien le sentiment que j’ai à lire cet avocat général.
Le plus drôle, c’est qu’en d’autres temps, j’ai connu des procureurs de la république qui faisaient tout pour minimiser des agressions sur fonctionnaires, menaçant même ces derniers de mesures de rétorsion s’ils persistaient à demander justice. Mais il n’y avait pas d’échéances électorales, à l’époque et la paix sociale était le but le plus important..

La guerre sociale est-elle programmée ? En tout cas je suis sidéré par le nombre de faits divers sordides qui sortent à la une depuis deux mois et qui sont maintenant commentés par des gens qui feraient mieux de réfléchir à deux fois avant de jeter de l’huile sur le feu, surtout en invoquant une autorité et une compétence que tout à coup, j’ai beaucoup de mal à leur reconnaître.
Ahahahahhahaha
Très drôle pow wow
C'est déjà tellement difficile de se faire comprendre directement soi-même, sans passer par un journaliste...., un magistrat, un mèdecin, votre mari, votre femme, un ami (e) tout ceux qui pourraient vous servir de parte-parole, alors .... Tenez par exemple sur un forum ... LOL.
Autant dire les chose carrement . Quelle lacheté et tout ca pourquoi ?? Ne pas
faire augmenter les électeurs du front national ?? Ils augmentent de toute facon
car bon nombre de personnes ont compris cette désinformation organisé toujours
dans un seul et même but , sauvegardez la paix sociale et ceux au mépris de la
verité .
Mais pas du tout : Le Monde a bien compris qu'il est tout à fait naturel de tabasser un conducteur (voire une conductrice) de bus qui a le culot de refuser de changer son itinéraire comme on le lui demande avec amabilité. Du coup il est inutile d'entrer dans les détails du tabassage amplement mérité !

De toute manière dans les chiens écrasés il est toujours très difficile de dire si le conducteur était un chauffard ou le chien un authentique âne traversant n'importe où sans rien regarder. Si d'aventure le clébard n'est pas tout à fait mort il s'empressera d'expliquer que cet automobiliste est un fou dangereux et qu'il va porter plainte contre lui derechef... Tandis que le conducteur (qui résiste généralement mieux à l'opération), me manquera pas de faire valoir que ce bâtard est un véritable abruti sortant de nulle part avec l'imprudence hallucinante d'une buse... Contre laquelle il va porter plainte sans changer de main (refrain connu !)

***
J'ai travaillé longtemps avec des journalistes.
Maintenant, avec du recul, je peux dire qu'ils ont à peu près les mêmes rapports avec leurs "clients" que beaucoup de médecins avec leurs "patients" : d'un côté, celui qui sait, et qui pose des questions, se forge sa propre idée, son diagnostic, de l'autre, celui qui ne sait rien, qui a le droit d'être écouté rarement, mais plus souvent "bousculé" (vous vous laissez aller, fallait pas faire ça, mpffff, l'homéopathie c'est de l'eau et du sucre, "vos produits miracles" (lorsque je soignais les brûlures de la radiothérapie avec du gel d'aloès)...
L'interviewé, comme le patient, se connaissent bien, connaissent leur métier ou vivent dans leur corps depuis des lustres pour les patients... ils n'ont que la parole pour faire passer le message et essayer de pointer du doigt ce qui ne va pas.
Le problème, c'est qu'il y a distorsion du message dans l'écoute, puis l'analyse ensuite dans le rendu du "doctosophe", des deux côtés.
Pour moi, les deux professions subissent un formatage initiatique pendant leurs études... "c'est toi le plus fort, tu dois être irréprochable, tu sais, tu poses ton diagnostic et tu ne te laisses pas perturber par des informations extérieures, etc.". Et l'autre, celui d'en face, perd petit à petit de son humanité pour ne devenir, très souvent, qu'un objet.
Mais c'est un peu la loi pregnante actuellement, hiérarchisation quasi systématique des rapports humains, rapports dominants/dominés.
Ce que je viens d'écrire est certainement très exagéré... il existe certainement encore, chez les toubibs et chez les journalistes, des gens qui font leur métier avec le plus d'honnêteté possible, mais en fin de compte, ils ne sont que des hommes, donc des êtres humains faillibles.
Beaucoup ont déjà fait cette expérience : celle de lire un article de journaliste sur un sujet qu'on maîtrise bien, comme par exemple son milieu professionnel. C'est le cas, pour n'en citer que quelques uns, du reportage sur "le malaise enseignant", ou "la vie du commissariat", ou encore "la journée de l'infirmière de base". En général, on y trouve toujours matière à rire, ou s'offusquer (c'est selon) de la collection d'erreurs contenues dans l'article, et dues à l'ignorance presque totale du milieu exploré par le reporter. Il en va de même pour les compte-rendus de faits divers, à prendre avec des pincettes d'autant plus grandes qu'ils ne sont souvent qu'une compilation de bribes de témoignages glanés parfois même loin du théâtre de l'événement. On peut rarement se faire une idée précise des tenants et aboutissants du fait divers en se contentant de lire un article de presse. Celui du Monde n'échappe donc pas à ce travers. Ce qui semble davantage blâmable, dans l'article du Monde, c'est le jugement de valeur contenu dans le titre : "...était en fait une simple altercation." Quand on a le privilège d'écrire pour un grand quotidien, je suppose qu'on sait parfaitement que les mots ont un sens.

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