50
Commentaires

Entre deux averses made in England

L'humidité remonte à la plus haute Antiquité, la Grande-Bretagne en est la farouche gardienne. Une humidité parfois implacable : ces derniers jours d'impressionnantes trombes d'eau s'abattirent sur les côtes de Cornouailles, du sud de l'Angleterre et du Pays de Galles. Elles firent trois morts.

Derniers commentaires

Ariette Oubliée III

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?

O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s'ennuie,
O le chant de la pluie!

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi! nulle trahison?
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon coeur a tant de peine!

Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874

pour sûr nos poètes ont une vision plus mélancolique de la pluie ggrhumpff
ça doit être la froidure du climat (qui provoque inévitablement un recroquevillement sur soi-meme) de notre si grande et si proche amie Albion, (qui fut autrefois Perfide mais cela ne nous regarde pas ;-)) qui doit pousser les grands bretons à exprimer par l'écriture, voire la peinture, la violence de leurs sentiments ?.....

et hum pour vous prouver que la pluie peut-être une amie sous des climats plus hospitaliers non mais
Rue de la Douane à Strasbourg, effet de pluie...

merci pour la chro m'sieur Korkos...le plus anglophile... voire guardianophile... de nos peinturlureurs
Merci, les tableaux sont superbes!
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;


Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;


Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,


Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.


– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Charles Beaudelaire. Spleen (Les fleurs du mal)
Moi qui ne suis QUE breton j'aime pas la pluie... sauf sur un Marathon, c'est sympa de courir sous la pluie, pas besoin de passer au ravito, tu risques pas la déshydratation !

;-)
On peut aussi s'amuser avec les vagues :
https://www.facebook.com/thomasmitch.deregnieaux/media_set?set=a.10202925255434305.1073741837.1290654951&type=1
La Pluie,

La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c'est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères, une précipitation sempiternelle sans vigueur, une fraction intense du météore pur. A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées. Ici elles semblent de la grosseur d'un grain de blé, là d'un pois, ailleurs presque d'une bille. Sur des tringles, sur les accoudoirs de la fenêtre la pluie court horizontalement tandis que sur la face inférieure des mêmes obstacles elle se suspend en berlingots convexes. Selon la surface entière d'un petit toit de zinc que le regard surplombe elle ruisselle en nappe très mince, moirée à cause de courants très variés par les imperceptibles ondulations et bosses de la couverture. De la gouttière attenante où elle coule avec la contention d'un ruisseau creux sans grande pente, elle choit tout à coup en un filet parfaitement vertical, assez grossièrement tressé, jusqu'au sol où elle se brise et rejaillit en aiguillettes brillantes.

Chacune de ses formes a une allure particulière: il y répond un bruit particulier. Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d'une masse donnée de vapeur en précipitation.

La sonnerie au sol des filets verticaux, le glou-glou des gouttières, les minuscules coups de gong se multiplient et résonnent à la fois en un concert sans monotonie, non sans délicatesse.

Lorsque le ressort s'est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s'arrête. Alors si le soleil reparaît tout s'efface bientôt, le brillant appareil s'évapore : il a plu.

Francis Ponge (Le Parti pris des choses) 1942
Et encore une fois, bravo !!! (pardon : Hurrah !!!)
Très bonne chronique vivifiante, Alain, merci.

À Nantes aussi, il ne fait pas très beau en ce moment...
Il tombe même de sacrés grains.
Outre les mantras de MAM (la fameuse "ultra-gauche"), Vals a aussi sorti un truc que je ne connaissais pas: les "Black Blocs". Rien que le nom fait peur, à se demander si ce n'est pas fait exprès...
De bien belles peinturlures, merci!
Dater à la minute près les tableaux de John Atkinson Grimshaw est le prochain objectif de Don Olson et de son équipe de recherche.

J'ai adoré aussi "Poutine, icône gay";
Peindre de l'eau à l'huile ... The medium is not the message.
J'aime beaucoup les zeuvres de Benjamin Williams Leader. J'ai fait pas mal de photos qui y ressemblent, dans ma campagne.

Tiens, un jour j'aimerai que tu nous pondes une chronique sur les nuages peints et photographiés depuis que l'avion à réaction existe. Pour te poser une telle question j'ai une idée à travers la tête (qu'on se rassure c'est pas une obsession) : les chemtrails.
On sait maintenant que des tests en géo-ingénierie sont faits grandeur nature à notre insu, mais de là à considérer que toutes les trainées rectilignes persistantes en sont, il n'y à qu'un pas, que je ne franchis pas, mais je m'interroge : trouve-t'on trace, tonton Korkos, de telles trainées dans le passé ?
Voilà, c'est pour le cas où le sujet t'intéresserait, ou que tu te trouverais à court … :-) Pis c'est porteur, en ce moment ;-)
L'humidité remonte ... alors que la pluie, elle, tombe.
Étonnant, non ?

Merci pour cette chronique !

Miss Marple, la vraie ?
[quote=Alain Korkos]L'humidité remonte à la plus haute Antiquité

Au bas mot.
La pluie

Longue comme des fils sans fin, la longue pluie
Interminablement, à travers le jour gris,
Ligne les carreaux verts avec ses longs fils gris,
Infiniment, la pluie,
La longue pluie,
La pluie.

Elle s'effile ainsi, depuis hier soir,
Des haillons mous qui pendent,
Au ciel maussade et noir.
Elle s'étire, patiente et lente,
Sur les chemins, depuis hier soir,
Sur les chemins et les venelles,
Continuelle.

Au long des lieues,
Qui vont des champs vers les banlieues,
Par les routes interminablement courbées,
Passent, peinant, suant, fumant,
En un profil d'enterrement,
Les attelages, bâches bombées ;
Dans les ornières régulières
Parallèles si longuement
Qu'elles semblent, la nuit, se joindre au firmament,
L'eau dégoutte, pendant des heures ;
Et les arbres pleurent et les demeures,
Mouillés qu'ils sont de longue pluie,
Tenacement, indéfinie.

Les rivières, à travers leurs digues pourries,
Se dégonflent sur les prairies,
Où flotte au loin du foin noyé ;
Le vent gifle aulnes et noyers ;
Sinistrement, dans l'eau jusqu'à mi-corps,
De grands boeufs noirs beuglent vers les cieux tors ;

Le soir approche, avec ses ombres,
Dont les plaines et les taillis s'encombrent,
Et c'est toujours la pluie
La longue pluie
Fine et dense, comme la suie.

La longue pluie,
La pluie - et ses fils identiques
Et ses ongles systématiques
Tissent le vêtement,
Maille à maille, de dénûment,
Pour les maisons et les enclos
Des villages gris et vieillots :
Linges et chapelets de loques
Qui s'effiloquent,
Au long de bâtons droits ;
Bleus colombiers collés au toit ;
Carreaux, avec, sur leur vitre sinistre,
Un emplâtre de papier bistre ;
Logis dont les gouttières régulières
Forment des croix sur des pignons de pierre ;
Moulins plantés uniformes et mornes,
Sur leur butte, comme des cornes

Clochers et chapelles voisines,
La pluie,
La longue pluie,
Pendant l'hiver, les assassine.

La pluie,
La longue pluie, avec ses longs fils gris.
Avec ses cheveux d'eau, avec ses rides,
La longue pluie
Des vieux pays,
Eternelle et torpide !

Émile VERHAEREN
À lire en écoutant Rain
ou bien The Rain Song
Merci pour la kro Alain et Miss Marple ;)

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.