Exit le Frexit
Le matinaute
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Exit le Frexit

Comme si de rien n'était, Pujadas et Salamé arbitrent un débat sur la sortie de l'euro.

Le moment s'insère dans une ahurissante émission suspendue, où l'on a convoqué le ban et l'arrière-ban de tout ce qui fait du bruit avec sa bouche : Polony, Bastié, Hulot, Beigbeder (Charles), Duhamel (Olivier). L'émission sera conclue par l'Oracle Houellebecq, confessant que le seul candidat qui l'a un jour enthousiasmé fut Edouard Balladur (par son sang froid dans la gestion d'un détournement d'avion). Manquent tout de même FOG et Fourest. Mais où sont donc FOG et Fourest ?

Et donc, s'affrontent deux savants Cosinus, le pro-sortie, et l'anti-sortie. Alors, Messieurs, le prix de la baguette. Dites-moi donc. Pujadas et Salamé veulent savoir s'ils paieront leur baguette en francs Le Pen. Leur baguette : ils se mettent à notre portée. On écoute mollement, quand soudain on réalise que l'on assiste à un débat zombie. Car la question est morte et enterrée. Depuis la veille au soir. Telle est la conclusion la plus évidente de la prestation de Le Pen, même si cette conclusion n'est pas apparue immédiatement : confondant son dossier bleu et son dossier rouge, approximative sur l'euro et l'écu, perdue dans un calendrier labyrinthique, Marine Le Pen a tué l'idée même de sortie de la France de l'euro. Qu'elle soit élue, et on a compris que la mise en oeuvre du Frexit serait reléguée après les élections syldaves et bordures, donc aux alentours de 2025. Qu'elle soit battue, et la question s'éteindra d'elle même.

Depuis des années, Le Pen, et dans une moindre mesure Mélenchon, ont fait entrer dans les têtes que toute "autre politique", toute politique anti-austéritaire, était suspendue à une sortie de l'euro, voire de l'UE, ou au moins à une renégociation draconienne. Mélenchon éliminé, restait à Le Pen à tuer l'idée, par une radicale exposition d'incompétence et -surtout- de je m'en foutisme. Chose faite mercredi soir. Exit le Frexit. Si Macron est élu, ses oppositions devront inventer une autre voie anti-TINA. Je serais Sapir, j'aurais deux mots à dire à une certaine blonde, lundi matin. Pour ne pas parler de Poutine, qui doit méditer sur ses investissements. En deux heures trente d'agressivité, cinq ans de longue patience pédagogique sabotés. Chapeau la rediabolisation.

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