Aie, Macron est bon !
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Aie, Macron est bon !

Mauvaise nouvelle pour beaucoup, mais il va falloir faire avec :

Macron est peut-être bidon, mais il est très bon. Alors que sombre jour après jour la campagne de Fillon, alors que celles de Mélenchon et de Hamon vont consciencieusement s'appliquer, dans la meilleure tradition de la gauche, à s'entre-détruire, Macron est libre de prendre son envol. Qu'est-ce qu'une bonne campagne présidentielle, dans les règles françaises ? Un candidat qui se prend pour Jeanne d'Arc, et mène une campagne joyeuse, libérée, inventive, réactive, épousant instinctivement le terrain, et se nourrissant chaque jour de son énergie de la veille.

Ne me répétez pas que Macron est le candidat des medias, et la dernière ruse en date du grand capital et de la mondialisation heureuse : je le sais, et on l'a montré en un seul tableau. Mais pour une fois que les medias ont un beau produit à vendre, ils auraient tort de se gêner. Rien de nouveau, d'ailleurs. Pour les plus anciens d'entre vous, le précédent exact est la campagne de Giscard en 74, dans laquelle le technocrate chuintant et grisâtre se métamorphosa en quelques jours en animal de meetings, à la frappe dure. On sait comment ça se termina sept ans plus tard, mais c'est une autre histoire.

Il fallait écouter, l'autre jour, sur la scène du théâtre de Bobino, à Paris, Macron renvoyer Fillon à ses turpitudes familiales, balancer à Hamon le syndrôme de Peter Pan (qui refuse de grandir, et de regarder le réel), et renvoyer Mélenchon à "la blanquette de veau du dimanche en famille" (Mélenchon ayant pourfendu l'idée de l'ouverture des bibliothèques le dimanche) pour le réaliser : le gentil candidat des medias tape dur, lui aussi, et il tape où ça fait mal.

Jusqu'à cette video, que m'apporte sur un plateau Twitter ce matin. Macron, en anglais dans le texte, lance un appel aux scientifiques du monde entier qui travaillent sur le changement climatique, et qui verraient disparaître leurs budgets (suivez mon regard) : "les gars, venez chez nous, la France va reprendre le flambeau de la recherche sur le changement climatique". Fort. Très fort. Très bien joué. La mondialisation, ce ne sont pas seulement les fermetures d'usines. C'est aussi la sauvegarde des pandas et des icebergs. Dans la débâcle trumpienne, un génial clin d'oeil au 18 juin. Chapeau. Et képi.

Evidemment, il ne faut pas trop s'abimer les yeux à lire les petites lignes du contrat. Dans son offensive lyrique de ces derniers jours pour capter une partie des voix écolos, Macron ne promet pas grand chose, comme le recense minutieusement Coralie Schaub, dans Libé. Reprise de la promesse non tenue par Hollande de fermer les centrales à charbon en France, mais rien sur les centrales exploitées par EDF et Engie à l'étranger ; projet d'encouragement à de problématiques "mines responsables" en Guyane ; porte laissée prudemment entrouverte aux gaz de schiste et aux OGM ; nouveaux entrechats non-conclusifs sur Notre Dame des Landes, etc etc. Mais qui lira les petits caractères ?

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