[Archive] 2016, fin de la grève à i-Télé : "Tout ça pour ça"

Arrêt sur images

Guillaume Auda (reporter i-Télé) et Isabelle Attard (députée) parlent

L'émission
i-Télé, et maintenant ? Alors que la rédaction de la chaîne a levé ce matin le mouvement de grève, débutée il y a plus de quatre semaines, Guillaume Auda, grand reporter d'i-Télé, porte-parole du mouvement, qui a annoncé cet après-midi sa décision de quitter la chaîne, et Isabelle Attard, députée du Calvados, sont sur notre plateau. L'intégralité de notre émission sera mise en ligne jeudi 17 novembre dans la journée.

Après plus d’un mois de grève à iTELE, débutée le 17 octobre dernier, les salariés ont décidé de mettre fin au mouvement "comme un seul homme" explique le journaliste de la chaîne Guillaume Auda : la fin de la grève a été votée à la quasi-unanimité (moins deux voix). Un protocole d’accord de sortie de conflit a été signé avec la direction. 23 départs ont été annoncés dont celui du journaliste présent sur notre plateau qui a signifié son départ sur Twitter en citant le poème de William Ernest Henley, Invictus, le préféré de Nelson Mandela. "On a beaucoup pleuré" confie Auda qui se dit en colère parce que "tout ça pour ça".

Autrement dit : les salariés n’ont pas obtenu tout ce qu’ils exigeaient. Et notamment le retrait de Jean-Marc Morandini. L’animateur, mis en examen pour corruption de mineurs aggravée, a en effet trouvé refuge sur iTELE pour une émission quotidienne sur les médias à 18 heures. Pour sa première, le 17 octobre, il a fait très fort en interrogeant une fausse experte en politique américaine comme nous le racontions ici puis, dès le lendemain, une fausse correspondante aux Etats-Unis comme nous le racontions . Cette dernière n'est autre que la fille de la co-animatrice de l'émission, Rachel Bourlier… et elle n’est ni journaliste ni aux Etats-Unis. Deux gros manquements qui ont valu au groupe Canal+ une mise en demeure du CSA… et même deux : le Conseil supérieur de l’audiovisuel a également mis en demeure le groupe de créer sans délai un comité éthique.

Est-ce la mise en examen de l’animateur qui a braqué les journalistes – qui ont voté la grève le jour de la première de son émission ? "On était très nombreux à penser que Morandini n’était pas un modèle de rigueur absolue et que sa présence à l’antenne était susceptible de nuire à l’image de la chaîne" explique Auda. Mais c’est bien sa mise en examen dans une affaire de mœurs qui représente la ligne rouge aux yeux du reporter. Quand la direction rétorquait la présomption d’innocence, Auda répliquait par le principe de précaution. D’ailleurs, précise-t-il, l’animateur a été écarté d’Europe 1 (même s’il reste salarié de la radio jusqu’à la fin de l’affaire) tout comme d’NRJ12. La direction n’a rien voulu savoir – même sous la pression de certains annonceurs qui ont boycotté l’émission. Aujourd’hui, la direction assure que les journalistes ne seront pas tenus de travailler avec Morandini et que ce dernier sera "extrêmement encadré". Oui mais comment ? On ne sait pas vraiment.

Autre revendication des salariés : séparer les fonctions de directeur de la chaîne et de directeur de la rédaction cumulées aujourd’hui par Serge Nedjar, ancien de Direct Matin, quotidien gratuit qui appartient à Vincent Bolloré. Et très "corporate" avec l’entreprise comme nous le racontions ici, ou . Une revendication non satisfaite même si la direction prévoit la nomination d'un directeur délégué à l'information. Victoire en revanche avec la mise en place d’un comité éthique comme le stipule de toute façon la loi Bloche sur l’indépendance des médias votée le 16 octobre dernier et effective en juillet prochain. "Tant mieux si la direction a pris un peu d’avance mais elle n’a pas pris beaucoup de risque puisqu’elle s’est engagée sur une disposition obligatoire dans quelques mois", nuance la députée écolo Isabelle Attard. Auda se réjouit néanmoins que l’indépendance et l’éthique – un mot que ne connaissait pas la direction avant la grève – soient inscrites dans le marbre.

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