Ma douche avec NKM (et la TVA sociale)
Le matinaute
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chronique

Ma douche avec NKM (et la TVA sociale)

Allez, encore quatre mois à tenir.

Quatre petits mois. Le grand binz, le machin capital, l'Objet Médiatique Unique, c'est demain -vous avez remarqué comme en quelques heures, dans la nuit du 31 au 1er, l'échéance s'est rapprochée ? C'était l'an prochain; c'est demain: très curieuse accélération temporelle. Reprendre les réflexes, donc. Traquer dès le matin le fumigène sournois, l'élément de langage plus ou moins grossier. L'attraper à la racine. Pendant que vous faisiez bombance, les artisans de l'élément de langage ne chômaient pas. Ils assuraient la permanence de fin d'année, la machine tournait à plein régime. Et les revoilà, avec de beaux outils tout neufs.

Tiens, l'astuce sarkozyenne du début d'année semble être le retour du serpent de mer de la TVA sociale, mais une TVA sociale à la sauce "produisons français". Taxer les importations, donc. Ne riez pas: l'idée est bien avancée par les mêmes qui vous expliquaient l'an dernier que le protectionnisme, c'était la damnation éternelle. Le "projet de loi rectificatif", donc, est prévu en février. Rectifions rectifions: le président est au travail. Pas un jour ne doit être perdu (ne riez pas, j'ai dit). Une phrase de NKM sur France Inter, attrapée au vol dans la douche, vantant la future réforme: "plutôt que de taxer le travail des Français, taxons les produits importés, et consommés". Vous êtes sous la douche. Vous captez un mot sur deux. Vous pouvez parfaitement ne rien remarquer, vous seriez excusables. Mais un élément de langage est pourtant caché dans cette phrase.

Réécoutez-la à tête reposée. D'un côté "le travail des Français". Connotation doublement positive. Les Français, c'est nous. Et le travail, c'est sacré. De l'autre, "les produits importés, et consommés". Connotation sournoisement négative. Taxer "les produits consommés", c'est ne taxer personne, surtout si ces produits sont "importés", auquel cas ce sont les Chinois que l'on taxe. Un adversaire de la réforme pourrait, inversement, regretter qu'elle pèse "sur le pouvoir d'achat des consommateurs français les plus pauvres". D'ailleurs, il l'a peut-être dit ainsi, sur une autre antenne, un peu plus tôt ou un peu plus tard. Ce serait une autre manière de dire la même chose. C'était la première leçon de l'année. Une sorte de remise en jambe. J'allais oublier: très belle année à toutes et à tous !

Ceci n'est PAS une barrière douanière

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