Christophe Deloire, chez les amis "d'Eric"
chronique

Christophe Deloire, chez les amis "d'Eric"

Disons d'abord d'où l'on parle. D'un point de vue radical : les médias de Bolloré doivent être empêchés de nuire. Il faut pour cela ne se laisser arrêter par aucun des arguments spécieux qu'ils ne vont pas manquer de tympanniser, à la suite de la décision du Conseil d'Etat du 13 février. Ni leur chantage à la "liberté d'expression" et au "pluralisme", valeurs dont eux-mêmes se soucient comme du premier procès-bâillon de Vincent Bolloré. Ni la mobilisation, qu'ils orchestreront, de leur public  indigné. Ni leurs lancinants "pourquoi seulement nous ? Les autres ne valent pas mieux". Les médias de Bolloré, c'est vrai, ne sont pas les seuls médias, publics ou privés, à passer l'information à travers un filtre politique. Mais ailleurs que chez Bolloré, cet agenda politique se panache avec les exigences, les pratiques professionnelles, la pluralité de la rédaction. 

Rien de tel dans le groupe Bolloré, où deux sociétés de journalistes de Match et du JDD viennent d'ailleurs de se saborder. Ils constituent un cas à part. C'est pour les empêcher de nuire que Reporters sans Frontières, après avoir en vain saisi l'autorité dite de régulation ARCOM, a saisi le Conseil d'Etat, afin que ce dernier aiguillonne l'ARCOM. Chose faite. Dans une décision du 13 février, le Conseil d'Etat, première juridiction administrative, somme l'ARCOM de comptabiliser dans les temps de parole politiques, non seulement les invités politiques, mais les "chroniqueurs, animateurs, et invités". Révolution.

Et émeute unanime, en forme de CQFD, sur tous les plateaux, studios, dans tous les journaux Bolloré. Coup de théâtre : mardi soir, Pascal Praud annonce en direct que le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, se propose de venir le lendemain débattre en plateau. Marché conclu, et ce mercredi matin, après le bulletin d'information de 9 heures -qui se termine par un fraternel salut aux catholiques en ce premier jour du carême- voici Deloire dans l'arène de L'Heure des pros.

Insultes, interruptions, provocations : évidemment, c'est un lynchage. Avec des cogneurs (Praud, plus caricatural encore que sa parodie par Malik Benthala, et Naulleau) et une infirmière de la Croix Rouge, Charlotte d'Ornellas, faisant mine de tenter un vrai dialogue, avec de vrais arguments. 

Le blog Obsessions est publié sous la seule responsabilité de Daniel Schneidermann, sans relecture préalable de la rédaction en chef d'Arrêt sur images.

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