Série noire : emballement dans les haras
chronique

Série noire : emballement dans les haras

Une série de chevaux sont retrouvés morts, un peu partout en France, atrocement mutilés - avec, pour beaucoup d'entre eux, l'oreille droite arrachée. L'horrible fait divers a intrigué tout l'été les médias français, qui se sont répandus en hypothèses à propos des coupables : des satanistes ? Des déviants sexuels ? Des psychopathes ? Des paranoïaques ?  Des auteurs de paris pervers dans les profondeurs du darkNet ? Des amateurs de jeu vidéo (si si) ? Libération a même publié, dans sa rubrique CheckNews, une remarquable carte, et une non moins remarquable chronologie, des cas recensés, en remontant à 2014.

Bref, la France entière s'interroge. Un meurtrier isolé ? Une bande ? Là-dessus, badaboum, Le Monde publie hier sous la signature de Damien Leloup une longue enquête, rappelant que la Suisse et la Grande Bretagne ont été le théâtre de vagues comparables de criminalité équine supposée, dans les années précédentes. Et surtout, que des super-enquêteurs britannique et suisse placés sur l'affaire ont tous deux conclu séparément, après avoir creusé toutes les autres pistes, que les malheureux chevaux étaient morts... de mort naturelle, et avaient été dévorés par des charognards, renards ou corbeaux. Même l'oreille droite ? Oui, même l'oreille droite, souvent seule partie de l'anatomie, avec les organes sexuels, accessible à ces charognards. Ces super enquêteurs ont pour nom Olivier Guéniat, en Suisse, et Ted Barnes, en Grande Bretagne (The Guardian avait fait état de ses conclusions en 2001). Pas de satanistes à l'horizon. Pas de pervers. Pas de psychopathes. Mais de beaux emballements médiatico-équino-policiers.

On peut s'étonner qu'il ait fallu plusieurs semaines pour qu'un journaliste français retrouve la trace de ces vagues supposées de mortalité équine dans des pays frontaliers. Preuve supplémentaire, sans doute, qu'une fascinante énigme morbide fascine tellement... qu'elle éclipse les hypothèses tristement banales, qui la dégonfleraient comme un vieux ballon. C'est d'autant plus surprenant qu'au moins un média français, BFM, enquêtant sur le précédent britannique, avait retrouvé dès le 27 août la trace du super enquêteur-dégonfleur Ted Barnes.  La journaliste Ambre Lepoivre était même venue relater sur le plateau les résultats de son enquête.

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