Naomikini et Osakard, une histoire à facettes
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Naomikini et Osakard, une histoire à facettes

Comme nul n'est censé l'ignorer, Gilles Moretton est le président de la Fédération française de tennis. Hier, lundi 31 mai, Moretton pénètre dans la salle de presse de Roland-Garros. Il lui revient d'expliquer que la FFT inflige une amende de 15 000 euros à la numéro deux mondiale, Naomi Osaka, qui a décidé, redoutant une trop forte pression médiatique, de ne pas honorer ses conférences de presse au cours du tournoi. Entretemps, Osaka a d'ailleurs décidé de se retirer dudit tournoi (pour les détails, reportez-vous à vos médias préférés). Et voici donc Moretton, à son tour, devant la presse avide. Il lit les quatre phrases d'un communiqué préparé à l'avance, et... sort sans répondre à aucune question. L'histoire ne dit pas si Moretton va s'infliger une amende à lui-même.

Ce début peut donner l'impression que je prends la défense de Naomi Osaka, dernière victime innocente de la voracité médiatique, alors qu'à la vérité, en m'endormant hier soir, pourtant soir du drame, j'ignorais jusqu'à son existence. Et ce matin encore, je ne sais pas bien comment vous raconter cette histoire.

C'est l'histoire d'une icône timide, et qui craque un jour. C'est l'histoire de la sportive la mieux payée au monde sur l'année 2020. C'est l'histoire d'une championne d'origine nippo-haïtienne qui entre sur un court étatsunien avec un t-shirt Black Lives Matter, et un masque George Floyd sous son bandeau Nike. C'est l'histoire d'une post-ado capricieuse qui snobe les conférences de presse, "mais qui pose en bikini sur les réseaux sociaux" (France Inter ce matin. Effroi immédiat sur Twitter). C'est l'éternelle histoire marylinienne de la star fragile et de l'institution sans âme. C'est l'histoire de la jeune meuf qui va le plus exaspérer les vieux mecs depuis Greta Thunberg. C'est l'histoire d'une femme-balle que vont se renvoyer lovers et haters sur le Central de la planète, ploc, ploc, ploc, ploc. C'est l'histoire d'un match sans fin prévisible, où personne ne dira jamais "jeu, set et match". Parce que c'est une histoire que l'on ne peut pas attraper seulement par ce bout-là...

... parce qu'il y a aussi celui-ci...

... et celui-là...

... ou encore celui-là.

Bref, c'est une histoire en boule à facettes, que les journalistes qui la découvrent ne savent pas par quel bout attraper, et moi pas davantage que les autres, reconnaissons-le.  C'est l'histoire, enfin, d'une chronique où je m'égare à chercher comment raconter l'histoire, alors qu'à propos d'électricité, j'aurais pu parler d'une histoire tellement plus simple, comme celle-ci. Mais j'y reviendrai.

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