Etudiants, mais oui, les médias vous adorent !
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Etudiants, mais oui, les médias vous adorent !

Au moins, les choses n'ont pas trainé, à propos du doyen bastonneur Philippe Pétel, de la fac de droit de Montpellier. Comment l'appeler, pour respecter la présomption d'innocence ? Bastonneur ? Bastonnolâtre ? Bastonno-béat ? A peine apprenait-on hier soir qu'il était placé en garde à vue, de même qu'un autre professeur de droit, Jean-Luc Coronel de Boissezon, ayant laissé entendre à Libération qu'il avait participé à la fameuse bastonnade, que la ministre des Universités Frédérique Vidal annonçait ce matin que les deux profs étaient "suspendus".

La Justice étant, comme chacun sait, indépendante, seuls les mauvais esprits pourront voir dans cette célérité répressive comme un signe de panique du gouvernement. Depuis la semaine dernière, la mobilisation gagne, dans les universités françaises, pour protester notamment contre cette évacuation violente de l'amphi de Montpellier (une douzaine de facultés "concernées par des occupations et des blocages", à l'heure où j'écris). Cette mobilisation, que peinait à enclencher le seul nouveau système d'accès à l'université Parcoursup, le doyen Pétel pourrait lui avoir fourni l'étincelle nécessaire.

Des étudiants en lutte, une agitation sporadique qui se propage de fac en fac : il faut saluer les radios et les télés qui, depuis quelques jours, suivent le mouvement à la loupe, avec passion. Avec une très légère nuance : le mouvement étudiant ainsi disséqué, c'est celui de...1968. Il faudrait pouvoir comparer le volume des articles, émissions, rubriques, rétrospectives attendries, consacrés aux prémices de Mai 68 (y compris chez nous, d'ailleurs, avec notre mémorable émission sur le collectif Cinélutte) avec la discrétion de violette dont font preuve les mêmes chaînes, depuis une semaine, à propos de Parcoursup, l'opacité de son algortihme, les réticences qu'il soulève chez certains enseignants chargés de le mettre en oeuvre, et de l'actuel mouvement dans les universités. Les médias adorent les étudiants en lutte, mais de préférence avec un demi-siècle d'intervalle.


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D'un 22 mars l'autre

 

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