Changement climatique : ce qui bouge (ou non)
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Changement climatique : ce qui bouge (ou non)

Dans la revue de presse internationale de Camille Magnard sur France Culture (ai-je déjà dit qu'elle était souvent excellente ?) trois excellentes nouvelles. D’abord "le Néerlando-britannique Shell qui perd un procès aux Pays-Bas, décision obligeant le groupe à tenir les engagements de la COP 21 et donc, détaille De Volkskrant, à réduire de 45% ses émissions de CO2 d'ici à 2030". Ensuite, chez deux autres géants pétroliers, Chevron et Exxon, les assemblées générales d'actionnaires ont adressé aux directions des injonctions à ne plus s'entêter dans le tout-pétrole. Chez Exxon, des petits actionnaires militants de la transition énergétique ont obtenu deux places au conseil de surveillance. Chez Chevron, les actionnaires ont voté à 61% pour obliger la direction à réduire ses émissions.

Et à la suite de ces votes, les actions de ces compagnies ont-elle seulement dévissé ? Même pas, constatent stupéfaits le Financial Times et le Wall Street Journal. Comme si la finance prenait conscience, constate The Guardian, "qu'aucun investissement n'est sûr dans une économie mondiale ravagée par le changement climatique". Suivant ainsi la ligne du premier gestionnaires d'actifs privés au monde, Black Rock, dont il était beaucoup question l'an dernier à propos de réforme des retraites, et de son tournant pour "verdir l'économie mondiale".

Vive la prise de conscience ! Relative, toutefois. Quelques minutes avant cette revue de presse, France Culture diffusait un long reportage-lamento dans une école de pilotage. Ça va mal pour les futurs pilotes, ces jeunes gens qui ont "l'espoir de réaliser un rêve d'enfant" (coucou la maire de Poitiers) et dont, figurez-vous, "les perspectives restent incertaines". Pour financer leurs études, ils doivent demander la garantie de leurs parents et de leurs grands-parents. Et pour rembourser leurs prêts, livrer parfois le dimanche soir chez Deliveroo. Pas un mot, dans ce long reportage, sur les raisons pour lesquelles "ça va mal". Pas un mot sur la catastrophe climatique que représentait, avant la pandémie, la croissance continue du trafic aérien, tirée par le low cost. On peut peut-être compter sur les actionnaires des écoles de pilotage.



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